www.claudereichman.com |
A la une |
24/4/11 | Claude Reichman |
|
Il faut tuer la CSG avant
qu’elle ne nous tue ! Il n’existe pas d’exemple d’une arme que l’humanité possède et dont elle ne se soit pas servie. Cette vérité vaut pour tous les domaines, et notamment celui de la fiscalité. La France dispose depuis 1990 d’un étrange impôt, qui est en réalité une
cotisation sociale, et dont la dangerosité est telle qu’il peut rapidement
devenir mortel pour la société. Il s’agit de la contribution sociale
généralisée, plus connue sous l’appellation abrégée de CSG. Conçue comme un impôt, la CSG est, à la suite de nos actions, qualifiée de cotisation sociale par la jurisprudence européenne, tout simplement parce qu’elle finance non pas l’Etat mais la Sécurité sociale. C’est d’ailleurs ce qui, à terme, la condamne à mort. On peut en effet d’ores et déjà y faire échapper les revenus d’activité et de remplacement en souscrivant une assurance maladie européenne, en vertu de l’abrogation du monopole de la sécurité sociale. Le Parti socialiste a inscrit dans son programme pour l’élection
présidentielle la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. La droite ne
manquera pas de le suivre sur ce terrain, les technocrates étant tous
fascinés par la formidable machine à cash qui serait ainsi créée. En effet
la CSG est un impôt - employons le terme par commodité - proportionnel. Il
est appliqué au même taux quel que soit le montant du revenu. La fusion avec
l’impôt sur le revenu a pour objectif de le rendre progressif. Bien entendu ce qui intéresse ce fabricant d’armes de destruction massive, ce n’est pas le taux le plus élevé, qui rapporte peu étant donné le petit nombre de bénéficiaires de très hauts revenus et qui ne plaît à la gauche que par son caractère punitif, mais les taux sur les revenus de la classe moyenne, la plus nombreuse du pays, cœur de cible de toute réforme destinée à la faire cracher au bassinet, à raison d’une bonne dizaine de milliards d’euros au moins par point de CSG supplémentaire. Certains avaient vanté la CSG à sa création parce qu’elle répondait aux critères d’un bon impôt : base large, taux faible et proportionnel. La dérive française habituelle vise à conserver la base large et à l’affecter d’un taux élevé et progressif. La nouvelle CSG va ressembler à un rêve de technocrate : faire pleuvoir les milliards par un simple jeu d’écritures. Il suffira d’un vote de pure forme par des parlementaires dociles pour que les taux augmentent et que les régimes sociaux puissent continuer leur folle distribution jusqu’à ce que mort s’ensuive pour la classe moyenne. Et après ? Après, on trouvera autre chose se disent les technocrates, dont l’optimisme en matière de recettes fiscales a un caractère messianique. La seule façon pour les Français d’échapper à la mort économique et
sociale ne consiste pas à fomenter on ne sait quel songe politique : quels
que soient les vainqueurs des prochaines élections présidentielle et
législatives, ils utiliseront l’arme de la CSG parce qu’ils veulent tous
maintenir le système social actuel, alors même que celui-ci ruine le pays.
Ce qu’il faut au contraire c’est voter avec son portefeuille en s’assurant
pour la maladie ailleurs qu’à la Sécurité sociale et en bénéficiant ainsi de
l’exonération de CSG. Claude Reichman
|