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16/8/25 Claude Reichman
     

          Trump et Poutine se sont vus pour rien !

Comme il était facile de le prévoir, la rencontre entre Trump et Poutine n’a rien donné. Tout au plus les deux dirigeants ont-ils sauvé la face en annonçant des résultats …dont ils n’ont pas voulu parler. Trump va continuer de discourir, il recevra Zelinsky et d’autres, et la guerre se poursuivra. L’Occident est en échec en raison de la défection du président américain et de la paralysie de l’Europe.

Les précédentes guerres européennes ont été gagnées par l’Occident parce que les Etats-Unis s’y sont largement impliqués. Leur position actuelle s’explique plus par la personnalité de Trump que par un choix stratégique de son pays. Certes l’isolationnisme est une tendance profonde aux Etats-Unis, mais il n’a pas grande signification au moment où ils se lancent dans une bataille de tarifs douaniers qui ne peut exister que si le commerce international existe lui-même. On peut prévoir que la présidence Trump n’aura été qu’un épisode isolé et que les Etats-Unis reviendront à leur position traditionnelle.

L’attitude de Poutine n’a pas été analysée sérieusement dans la presse occidentale. Pourquoi s’est-il lancé à la conquête de l’Ukraine ? Un chef d’Etat installé n’a aucune raison de se jeter dans une guerre, sauf s’il y est contraint. C’est le cas de Poutine, qui craint les nationalistes, nostalgiques de la Grande Russie et qui poussent à la reconquête. Pourquoi Poutine a-t-il voulu faire assassiner Douguine, que la bombe placée dans sa voiture a épargné, tuant sa fille qui était seule à bord, sinon pour éliminer un personnage dangereux pour le pouvoir ? Un pouvoir finalement assez fragile, puisqu’il a suffit d’un Prigogine et de ses milices Wagner pour pousser militairement, sans rencontrer la moindre opposition de l’armée russe, jusqu’à Rostov-sur-le-Don, ville clé sur la route de Moscou, pour finalement renoncer piteusement et périr peu après dans un accident d’avion fomenté par le Kremlin. Sachant tout cela, Trump aurait dû comprendre que la Russie de Poutine n’était pas un partenaire assez sûr de son assise pour devenir un pilier de sa conquête du monde.

Les Européens se retrouvent seuls à soutenir l’Ukraine. Ils n’avaient rien prévu de tel, sacrifiant leur puissance militaire à leurs régimes sociaux et comptant sur l’Amérique pour faire le boulot. Raté ! On aligne à présent les milliards en Europe pour reconstituer une force suffisante, mais il s’agit de milliards théoriques, qui ne font bien que sur le papier et qui ne tirent que des mots. Les Ukrainiens ne recevront que les armes que l’Europe pourra leur donner, et pour le reste ne pourront compter que sur leur patriotisme, leur ingéniosité et leur courage, qui est grand.

Le combat n’est pas perdu d’avance. Les Russes ne progressent que très peu sur le front et Poutine n’est pas assuré de son pouvoir. Ce qui se déroule en Ukraine, c’est une bataille pour un monde occidentalisé et contre un univers dictatorial reposant sur Moscou et Pékin. On pense à la bataille de Salamine où la flotte athénienne de Thémistocle empêcha les légions perses de Xerxès Ier de déferler vers l’ouest, anéantissant tout espoir de développement de la civilisation gréco-romaine. Thémistocle avait eu l’heureuse idée de consacrer la richesse apportée par un nouveau filon des mines d’argent du Laurion à la construction de centaines de trières supplémentaires, plutôt que de distribuer des subsides au peuple, comme le préconisait son rival Aristide. Nous étions en 480 avant notre ère. Les enjeux n’ont pas changé depuis.

Plus que jamais, la démocratie réclame des dirigeants de valeur. La Ve République se montre incapable d’en susciter, puisqu’aucun homme d’Etat ne s’est révélé depuis que De Gaulle et Pompidou ont disparu. La faute en revient à l’abandon du cursus honorum, qui permettait aux élus ne faire leurs classes de poste en poste plus élevé, au profit de la courses aux prébendes qui déroule ses fastes pour le plus grand bonheur des hauts fonctionnaires choyés par notre république décadente. Ne perdons cependant pas espoir. La misère de nos mœurs politiques révolte certains hommes de qualité qui méritent d’avoir leur chance. Le plus raisonnable pour la France est de les aider à accéder au pouvoir.

Claude Reichman









       

             

 

          

          






 

               

 

         

 

 



    

     

                     

 


           

     

         

  


            

           
 


                       












 

             

                


 

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