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	 « Tea party » : la puissante révolte des 
	citoyens !  
	Comme la Révolution bleue, lancée en France en 2005, le mouvement « 
	Tea Party » veut redonner au peuple le pouvoir qui lui a été confisqué par 
	de prétendues élites. « Non à la chienlit, non au trop plein d’impôts et de 
	charges, non aux politiciens incapables ! » proclame le manifeste de la 
	Révolution bleue. On en retrouve les accents dans le manifeste du mouvement 
	«Tea party » que nous publions ci-après. 
	                                                           
	 *** 
	Le 9 février 2009, munie de prospectus, d’un thermos d’eau et du 
	courage de ses convictions, Mary Rakovich, ingénieur dans le secteur 
	automobile récemment licenciée, s’apprête à participer à un congrès à Fort 
	Myers en Floride. Elle s’est sentie obligée d’agir, alarmée par la 
	prolifération des sauvetages en tout genre et l’explosion des dépenses 
	gouvernementales à la fin de l’ère Bush. 
	 
	Mary n’avait alors pas conscience d’être sur la ligne de front d’une 
	révolution populaire qui allait embraser toute la nation. À plus de 4 800 km 
	de là (3000 miles), Keli Carender, un jeune professeur de Seattle et membre 
	d’un groupe de comédie, se sent également frustrée. Elle décide alors de 
	rassembler les citoyens qui le sont tout autant qu’elle. « L’état des 
	finances de ce pays n’est pas durable » affirme-t-elle. « Nous ne pouvons 
	continuer à dépenser de l’argent que nous n’avons pas. » 
	 
	Les rangs de cette révolte citoyenne se comptent aujourd’hui par millions. 
	Son nom vient du fameux chroniqueur Rick Santelli de la chaîne CNBC qui, de 
	la bourse de Chicago en février 2009, a appelé à créer un nouveau mouvement 
	« Tea Party ». Ce faisant, il cherchait à souligner que les États-Unis ont 
	été fondés sur le principe révolutionnaire de la participation citoyenne et 
	de la primauté de l’individu sur le gouvernement. Telle est la philosophie 
	du mouvement. 
	 
	Le mouvement « Tea Party » est devenu un phénomène social puissant parce 
	qu’il n’a pas un seul et unique leader. Il n’est dirigé par personne en 
	particulier ni par aucun parti politique. Il n’appartient à aucune « 
	paroisse ». 
	 
	Les critères d’adhésion sont simples : rester fidèle à ses principes même 
	lorsque ça dérange, s’affirmer tout en étant respectueux, ajouter de la 
	valeur et ne pas s’attribuer le succès des autres. Notre communauté repose 
	sur le principe Trader : nous nous associons par consentement mutuel dans le 
	but de faire partager nos buts en matière de responsabilité fiscale et de 
	limitation des pouvoirs du gouvernement. Ce sont ces principes qui ont fait 
	de la manifestation du 12 septembre 2009, à Washington, l’une des plus 
	importantes de l’histoire de notre pays. 
	 
	Les différentes branches de ce mouvement ont créé un marché propice aux 
	nouvelles idées, aux innovations et stratégies créatives. Les meilleures 
	pratiques viennent de la base, elles se forment autour de la table de la 
	cuisine, au sein de communautés Facebook, dans des clubs de livres ou sur 
	les fils Twitter. C’est un chaos splendide ou comme le décrirait le prix 
	Nobel d’économie Friedrich Hayek, un « ordre spontané ». 
	La décentralisation est la meilleure façon de maximiser les contributions de 
	chacun et de bénéficier de leurs connaissances. Les leaders sont ces 
	activistes qui savent s’imposer par leur meilleure connaissance du terrain. 
	Dans le monde réel, cela relève du bon sens. À Washington D.C., cela semble 
	radical. 
	 
	La foule que constitue l’administration gouvernementale ne peut pas échapper 
	à la logique de l’autorité centralisée. Elle ne peut imaginer un ordre 
	social qui ne soit pas sous contrôle. Quelqu’un se doit d’être aux 
	commandes, quelqu’un qui sait ! Un gouvernement omnipotent est audacieux et 
	prétentieux. 
	 
	Pour la gauche et pour les membres actuels du parti démocrate, quel que soit 
	le problème, la solution implique plus de gouvernement, à savoir des 
	décisions prises par des bureaucrates censés savoir très exactement ce dont 
	nous avons besoin. Les membres du mouvement refusent cet État « nounou » 
	dont le leitmotiv est la redistribution et le contrôle. Pour la simple et 
	bonne raison qu’il ruine notre pays. 
	 
	Alors que le mouvement « Tea Party » n’est pas un parti politique, les 
	réseaux locaux ont laissé les manifestations derrière eux pour se consacrer 
	maintenant au problème de la responsabilité politique. Déjà, on constate 
	lors de primaires républicaines que les électeurs tournent le dos à ceux qui 
	dépensent sans compter. Ils soutiennent dorénavant les candidats qui ont 
	signé « le Contrat d’Amérique », à savoir un ensemble de principes 
	politiques élaborés par des centaines de milliers d’activistes. 
	 
	Publié en avril dernier, le Contrat est une sorte de sceau qui marque 
	l’approbation par le mouvement. Il exige des politiques fiscales qui 
	limitent le pouvoir du gouvernement et ses dépenses. Il propose des réformes 
	du système de santé fondées sur les principes de libre marché, s’oppose à 
	Obamacare, à l’augmentation des impôts et au marché des droits à émissions 
	qui ne peuvent que tuer la création d’emplois et anéantir la croissance 
	économique. Les candidats qui ont signé le Contrat – notamment Marco Rubio 
	(Floride), Mike Lee (Utah) et Tim Scott (Caroline du sud) – ont déboulonné 
	les candidats républicains traditionnels lors des primaires. 
	 
	Ces jeunes entrepreneurs en politique vont modifier l’équilibre au sein du 
	Congrès et exiger un gouvernement plus sérieux, responsable et limité. 
	 
	Reste qu’une chose est sûre : le mouvement « Tea Party » ne recherche pas un 
	partenariat avec le Parti républicain. Au contraire, il s’agit plutôt de 
	l’annexer. 
	Les valeurs américaines de liberté individuelle, de responsabilité fiscale 
	et de gouvernement limité encadrent notre mouvement. Cela le rend supérieur 
	à tout parti politique. Il s’agit d’une communauté qui ne cesse de 
	s’agrandir et qui peut survivre bien après les élections de novembre, de 
	sorte qu’elle pourra veiller au respect des engagements pris par les 
	candidats élus.  
	Dick Armey * et Matt Kibbe** 
	 
	*Dick Armey est un ancien leader de la majorité républicaine à la Chambre 
	des représentants et président du conseil d’administration de Freedom 
	Works.  
	** Matt Kibbe est le président et directeur général de Freedom Works.  
	Ils sont les auteurs de Give Us Liberty : A Tea Party Manifesto, 
	publié le 17 août 2010 chez HarperCollins. 
	 
	 
	 
	 
	 
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