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	 La démocratie s’installe en Irak 
	 
	Les médias ne se bousculent pas pour commenter le dernier épisode 
	irakien. Et pour cause: il contredit toutes les critiques qui ont pu être 
	faites sur la politique de George W. Bush visant à démocratiser le pays.  
	 
	Les faits sont pourtant intéressants à relever: ce week-end, le processus 
	électoral a parfaitement fonctionné. A l'occasion d'une simple consultation 
	locale, quelque 7,5 millions d'électeurs (soit 51 % de taux de 
	participation) ont voté, dans la sécurité et hors la présence des troupes 
	américaines, dans 14 des 18 provinces du pays, pour renouveler leurs 
	Conseils provinciaux. En 2005, la participation avait été de 55 %.  
	 
	Les résultats ne sont pas encore officiellement connus, mais ils 
	annonceraient la victoire de la liste non confessionnelle patronnée par le 
	Premier ministre, Nouri al-Maliki. Le Monde de mardi soulignait aussi 
	"l'excellente performance des listes carrément laïques, libérales, voire 
	socialistes, arrivées au second rang dans nombre de provinces". 
	 
	A ceux qui ne cessent de répéter, depuis l'intervention militaire en 2003, 
	que la démocratie ne se décrète pas et ne s'impose pas par la force, la 
	réponse que donnent les Irakiens vaut démenti. D'autant que l'unanimisme 
	médiatique, très inspiré quand il s'agissait de décrire le "chaos" et le 
	"bourbier", ne cessait de prédire aussi la montée en puissance des partis 
	religieux et intégristes. Or, après la défaite d'al-Qaida, c'est très 
	exactement un processus inverse qui est en train de s'imposer, grâce à 
	l'habilité de Maliki, dont Bernard Kouchner avait maladroitement réclamé le 
	remplacement, en juin 2008.  
	 
	Certes, la situation n'est sans doute pas totalement stabilisée. Mais les 
	médias seraient beaux joueurs de reconnaître l'étonnante maturité 
	démocratique d'un peuple, libéré par Bush de son tyran.  
	 
	Ivan Rioufol 
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