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	 La grippe porcine pour cacher la montée 
	de l’islamisme !  
	Puisqu'on vous le dit : la grippe A est beaucoup plus préoccupante que la 
	burqa. Le hasard de l'actualité rapproche ces deux dossiers, qui ont en 
	commun l'évaluation officielle de leurs risques. Et, à écouter les pouvoirs 
	publics, l'affaire est entendue : avec 367 femmes répertoriées par le 
	ministère de l'Intérieur comme portant la burqa ou le niqab, il n'y a donc 
	aucune raison de prévoir une loi interdisant le voile intégral, ce bras 
	d'honneur fait à la France et à sa laïcité. En revanche, les 514 cas de 
	grippe porcine annoncent le pire. L'Institut de veille sanitaire prévoit, en 
	l'absence d'intervention sanitaire, un bilan pour la France "qui pourrait 
	s'établir de 9 à 21 millions de malades, de 91 000 à 212 000 décès en fin de 
	pandémie". D'ailleurs, une jeune fille de 14 ans, porteuse du virus, ne 
	vient-elle pas de mourir, au CHU de Brest ?  
	 
	Cependant, à y regarder de plus près, ce discours-là sonne faux. Il met en 
	application l'habituelle politique de l'autruche, en utilisant cette fois la 
	diversion : un procédé usuel, qui consiste à brouiller des données 
	dérangeantes et à détourner l'attention. La pensée pantouflarde, qui récuse 
	les situations conflictuelles et ne jure que par l'Etat-mamma, adore ces 
	enfumages. Les belles âmes se mobiliseront, n'en doutons pas, pour 
	convaincre d'une urgente mobilisation contre cette grippe cochonne, et pour 
	assurer que cette histoire de burqa n'est qu'un fantasme de plus brandi par 
	ceux (forcément islamophobes, racistes, d'extrême droite) qui observent les 
	tentatives de subversion de l'islamisme dans le mode, y compris en France. 
	 
	En réalité, la dramatisation des contaminations reste à démontrer. Le 
	professeur Bernard Debré a qualifié cette épidémie de "grippette pas 
	dangereuse", et d'autres témoignages confirment le caractère bénin des 
	effets. Il se révèle également que cette jeune fille décédée "souffrait 
	d'une grave maladie, compliquée d'une autre infection pulmonaire sévère". En 
	revanche, le port de la burqa, que l'esprit capitulard aimerait classer sans 
	suite, pose des problèmes autrement plus graves pour l'harmonie sociale. Ce 
	défi ne se résume pas en une addition farfelue (367) des femmes qui auraient 
	été vues la porter, même s'il serait intéressant de savoir combien de femmes 
	portent aussi le voile, puisque ce décompte semble si simple. 
	 
	Le problème posé à travers la burqa est celui de l'idéologie islamiste, qui 
	a pris les démocraties occidentales pour cible. C'est ce que rappelle le 
	maire (PC) de Vénissieux, André Gerin, à l'origine du débat : "Ne nous 
	trompons pas, l'emprise des fondamentalistes, des intégristes islamistes 
	tente de régenter la vie civile de certains territoires de notre pays". 
	C'est cette "dérive qui affecte le monde musulman", dont parle avec mesure 
	Amin Maalouf (Le dérèglement du monde, Grasset), que ne veut pas 
	affronter la pensée conforme. Elle devrait pourtant écouter ces femmes qui, 
	de Fadela Amara à Ayaan Hirsi Ali en passant par Chadortt Djavann, disent 
	qu'il n'y a aucune différence entre le voile et la burqa, sinon quelques 
	centimètres de tissu. Au parlement bruxellois, le voile est déjà présent. 
	Maintenir la France, la tête dans le sable ?  
	Ivan Rioufol  
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