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    4/5/11 | Ivan Rioufol | 
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	      Le 
	magazine féminin Grazia veut nous mettre sur le bûcher ! Panurgisme et conformisme ne sont pas les plaies des seuls médias, qui deviennent lassants à force de se copier. Ces comportements se retrouvent chez de nombreuses élites qui ont apparemment perdu l'esprit critique. Les postulants à l'ENA, futurs gratin de la nation, sont caractéristiques 
	de cet affadissement. La présidente du jury 2010, Michèle Pappalardo, vient 
	d'en faire la remarque dans son rapport (Le Monde, daté de ce 
	mercredi), en s'étonnant de constater la pusillanimité et la transparence 
	des candidats, jusque dans leur manière muraille et uniforme (c'est le cas 
	de le dire) de s'habiller en noir ou anthracite. Elle écrit: "Les 
	candidats soit ne savaient pas, soit ne voulaient pas argumenter et défendre 
	leur position et étaient donc tout à fait prêts à en changer dès qu'un 
	contre-argument leur était présenté. Cette absence de courage ou de force 
	d'âmes a eu un impact souvent déterminant sur la note de l'oral d'entretien". 
	De surcroît, la présidente du jury s'est montrée surprise de constater "des 
	connaissances historiques limitées, parfois des lacunes énormes, notamment 
	sur l'histoire du XX e siècle". Tels sont les effets de la déculturation 
	en marche. Ce constat d'une crise de l'intelligence et du débat d'idées est aussi le résultat de la pensée unique, qui aplatit et édulcore depuis des décennies. Le plus drôle est de remarquer que ceux qui contestent l'existence d'une telle pensée monolithique, comme Laurent Joffrin, patron du Nouvel Observateur, sont les mêmes qui dressent la liste des quelques journalistes accusés de déviance néo-réactionnaire au prétexte qu'ils ne suivent pas les discours autorisés. L'esprit moutonnier, qui a pris possession d'une bonne partie de la 
	profession, est d'ailleurs en train de produire une intolérance qui 
	rappelle, par ses injures et ses attaques contre des personnes, les 
	pratiques de la presse d'extrême-droite d'avant guerre. Cette semaine, le 
	magazine féminin Grazia publie ainsi un papier sur les "néo-réacs 
	du PAF" titré : "Faites-les taire !". L'article est illustré de 
	photographies en train de brûler de Robert Ménard, Elisabeth Lévy, Eric 
	Zemmour et votre serviteur, accusés d'être des "snipers de la haine" 
	: quatre hérétiques mis sur le bucher. Premiers symptômes de la barbarie 
	moderne... 
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