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	 Corée, Iran : l’angélisme d’Obama à 
	l’épreuve  
	Il faut soutenir la contestation iranienne. J'espère que les démocraties, 
	et singulièrement la France, sauront faire entendre leur solidarité avec 
	cette partie de la société iranienne qui n'en peut plus de se faire 
	représenter par un régime obscurantiste et violent. Depuis ce week-end, elle 
	dénonce les élections, truquées de l'avis de la grande majorité des 
	observateurs, qui ont reconduit Mamoud Ahmadinejad, dès le premier tour avec 
	62,33 % des suffrages contre 33,75 % à Mir Hossein Moussavi. Ce dernier 
	s'est joint, ce lundi en début d'après-midi à Téhéran, à une manifestation 
	interdite par le pouvoir. La violence des réactions de l'Etat, qui tente 
	d'étouffer les paroles dissidentes et les médias étrangers, peut faire 
	craindre le pire.  
	 
	Pour ceux qui en doutaient, le régime totalitaire d'Ahmadinejad, qui attend 
	la venue de l'"imam caché" dans un délire apocalyptique (lire Jean-Pierre 
	Filiu, L'apocalypse dans l'Islam, Fayard) se révèle pour ce qu'il est 
	: un islamo-fascisme irrationnel, à deux doigts d'obtenir l'arme nucléaire, 
	et dont l'idéologie conquérante, antijuive et antioccidentale, alimente 
	également le Hezbollah et le Hamas.  
	 
	A cette première évidence s'en ajoute une deuxième, qui risque de chiffonner 
	ces élites françaises qui, comme Dominique de Villepin dans son dernier 
	livre (La cité des hommes, Plon) se plaisent à dénoncer "l'arrogance 
	de l'Occident" : la force d'attraction de ce dernier reste réelle pour ces 
	populations, qui ne rêvent que de s'émanciper des dictatures produites par 
	l'islam politique et rétrograde. 
	 
	Reste la question : Barack Obama suit-il la bonne stratégie quand, tout à 
	son souci de se démarquer de George W. Bush, il multiplie les mains tendues 
	aux régimes classés par son prédécesseur dans "l'axe du mal", au risque de 
	les consolider ? Force est de constater que le "soft power", qui semble 
	devoir être la nouvelle doctrine à Washington, vient d'inciter la Corée du 
	Nord à accélérer sa course vers le nucléaire, tandis que l'Iran accentue 
	désormais sa tyrannie islamique et menace comme jamais le monde d'un 
	embrasement atomique.  
	 
	Je ne suis pas sûr qu'Obama rende service à la jeunesse iranienne 
	contestataire, en n'osant pas désigner clairement Ahmadinejad comme l'ennemi 
	de la paix dans le monde.  
	Ivan Rioufol  
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