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    7/11/10 | Claude Reichman | 
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	      Quitter la Sécurité sociale 
	pour  sauver la France ! « Le paysage mental d’une nation ne change pas en un tournemain. » Ce constat, dressé par Claude Imbert dans son éditorial du Point du 28 octobre dernier, est plus vrai en France que nulle part ailleurs. Non que nos compatriotes soient plus rétifs que d’autres au changement, mais parce qu’on leur ment depuis si longtemps que beaucoup d’entre eux n’ont jamais connu ni même approché la vérité. Il va de soi que nous ne visons pas quelque vérité idéologique que ce soit, mais la simple vérité des faits, celle qui naît de la confrontation de la vie avec les informations dont on dispose. La France, comme l’ensemble des pays européens, se voit dans l’obligation de changer de modèle social pour faire face à la compétition économique internationale et ne pas sombrer. L’Etat providence est, en raison de son coût, incompatible avec celle-ci. Tant qu’elle n’aura pas fait sa mue, l’Europe sera privée de croissance, comme le prédisent toutes les institutions internationales. Et l’absence de croissance combinée avec le maintien de dépenses publiques excessives conduit inexorablement à la faillite. Comme l’écrivent les universitaires Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff dans leur livre « Cette fois, c’est différent, huit siècles de folie financière » (Pearson), « ce qu’on constate de manière répétée dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident menace de se produire, il finit par se produire », même si « le moment exact peut être difficile à deviner ». Si elle ne change pas, la France fera donc faillite, ruinant pour 
	longtemps sa population et la livrant à des temps de misère. Dans 
	l’éditorial cité plus haut, Claude Imbert n’hésite pas à mettre en parallèle 
	la décolonisation, à laquelle nous avons dû procéder il y a un demi-siècle, 
	avec les réformes à accomplir aujourd’hui. « Déjà, écrit-il, pour 
	devoir quitter Saigon, Brazzaville ou Alger, nous avons dû abjurer 
	l’exception de nos croyances coloniales dans le monde nouveau. Aujourd’hui, 
	abjurer de même des croyances sociales qui constituent notre autre exception 
	coûtera sinon aussi cher, du moins très cher. » Et l’auteur d’ajouter un 
	souvenir personnel qui en dit long :  "Cette comparaison d’apparence 
	incongrue entre le reflux postcolonial qui blessa la droite et ce reflux 
	d’un modèle social obsolète qui blesse la gauche, je l’ai rencontrée en 
	privé chez Pompidou ou Barre." !  Faute de dirigeants politiques dignes de ce nom, c’est donc au peuple qu’il appartient de procéder à la réforme. La balle est dans le camp de nos trois millions de chefs d’entreprise, dont plus de 90 % ont moins de 10 salariés. L’avancée de la jurisprudence, obtenue par notre combat de près de vingt ans, leur permet aujourd’hui de quitter la Sécurité sociale et de s’assurer librement. Il leur suffit de montrer la voie, leurs salariés les suivront. Et la France, enfin libérée du poids qui l’étouffe, pourra renouer avec la croissance et le véritable progrès social, celui qui donne à tous des revenus suffisants pour vivre dignement et sans angoisse. Est-ce trop demander à ceux qui font vivre le pays que de ne pas le 
	laisser mourir ? 
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