Retraites : le théâtre de 
	marionnettes ! 
	 
	Malgré le vote de la loi sur la retraite, la bataille n'est pas finie et il 
	n'est pas exclu qu'elle se prolonge longtemps. Il ne faut pas oublier que sa 
	promulgation n'empêchera pas un très grand nombre de recours. Dans la France 
	d'aujourd'hui, personne n'est jamais sûr de la validité d'une loi, qui peut 
	même être annulée rétroactivement. On peut aussi imaginer pendant une 
	période intermédiaire toutes sortes de négociations secrètes entre les 
	acteurs avec d'étranges retournements ! 
	 
	Le monde entier a vu avec stupéfaction la France s'offrir une sorte de 
	théâtre de marionnettes où chacun jouait avec conviction le rôle de guignol 
	qui lui revenait de droit. Le tout s'est déroulé sur fond de mensonges 
	variés. 
	 
	Les retraites 
	 
	Le premier mensonge fut d'affirmer que le projet était une réforme capable 
	de sauver les retraites dans le cadre de la répartition, ce qui n'est pas 
	vrai. Le système est condamné non seulement par la démographie, mais aussi 
	par sa nature même. Reculer l'âge de départ à la retraite dans un avenir 
	incertain ne peut pratiquement servir à rien. La capitalisation, seul moyen 
	d'assurer l'avenir des retraites, et en particulier de sauver la répartition 
	pour ceux qui veulent y rester, fut absolument exclue, sur ordre exprès d'un 
	quarteron de chefs syndicalistes. C'était une grève contre une non réforme. 
	 
	Nous avons déjà dit ce qu'il fallait penser de ces collégiens criant dans la 
	rue qu’ils faisaient grève pour leur future retraite : pur mensonge, car la 
	meilleure façon pour un collégien de préparer sa retraite est de travailler 
	afin de gagner sa vie et de pouvoir épargner pour ses vieux jours.  
	 
	Un étrange raisonnement fut énoncé. L'accroissement naturel du PIB grâce aux 
	progrès techniques devrait permettre aux gens de travailler moins longtemps, 
	c'est-à-dire de prendre plus tôt leur retraite. Résumons sans vraiment rire 
	: de longues études et la retraite au plus vite, cela grâce aux robots !  
	 
	Un mensonge couramment proclamé, y compris dans les cortèges, est que 
	Sarkozy serait un « ultralibéral », terme doublement injurieux dans la 
	sémantique à la mode. Pour juger sereinement, il ne faut pas s'arrêter aux 
	déclarations d'un président qui bat la campagne depuis son élection en 2007, 
	la campagne se déroulant au hasard des sondages : le jugement doit se porter 
	sur les actes. Depuis plus de deux ans, le pouvoir a engagé le pays dans une 
	marche forcée vers le socialisme. Il y a un ministre de l'industrie, ce qui 
	est typique d'une orientation socialiste. Pendant ces événements, ce 
	ministre est intervenu dans certains dossiers d'une façon tout à fait 
	autoritaire et antilibérale. Nous reviendrons prochainement sur cette marche 
	forcée vers le socialisme qui n'est pas perçue par tous, tant le rôle de 
	chacun dans le théâtre des marionnettes est figé.
	Les multiples et prétendues grèves  
	 
	La grève est la rupture d'un contrat de travail, généralement en vue 
	d'améliorer les conditions de ce travail. Toute autre manifestation de 
	colère n'est pas une grève mais une sorte de guerre. 
	 
	Ces guerres furent si nombreuses pendant cette période, et continuent de 
	l'être, qu'il n'est pas possible de toutes les énumérer. Des ports ont été 
	bloqués avec des dommages irrémédiables aux armateurs et à l'environnement 
	économique. Des aéroports sont également bloqués, obligeant les passagers à 
	traîner eux-mêmes leurs bagages sur de longues distances. De même les 
	attaques contre la circulation et contre les raffineries ne peuvent en 
	aucune façon être assimilées à des grèves. Le personnel des raffineries 
	jouit d'un statut très privilégié. En les arrêtant, il a déclaré une 
	véritable guerre au peuple français qui a absolument besoin de rouler. 
	 
	Cela ressemble tout à fait à la véritable guerre permanente qu'un groupe de 
	syndicalistes cheminots a déclarée aux dix millions de banlieusards habitant 
	la couronne de Paris et qui ne sont jamais sûrs, depuis très longtemps, de 
	trouver un train à l'heure. Cette guerre permanente s'est rallumée pendant 
	ces évènements. 
	 
	Un autre mensonge courant est d'affirmer que le droit de grève étant inscrit 
	dans la constitution (on se demande pourquoi), il serait supérieur à tous 
	les autres droits. Or le droit de circuler librement, de travailler, le 
	droit de propriété sont normalement supérieurs au droit de grève. 
	 
	Une contrevérité par omission fut de ne montrer dans les médias que des 
	personnes favorables à la grève et de ne jamais faire entendre le peuple 
	immense de ceux qui savent bien qu'il faut travailler pour préparer sa 
	retraite. Dans cette désinformation mensongère, les médias reçurent l'aide 
	de sondages trafiqués faisant croire à une approbation populaire de la 
	grève.  
	 
	À la revendication principale et mensongère concernant la retraite, telle 
	que nous l'avons décrite ci-dessus, se sont très vite ajoutées d'autres 
	revendications multiples et variées n'ayant pas de rapport du tout avec la 
	retraite : les salaires, l'emploi des jeunes, celui des vieux, le pouvoir 
	d'achat, le bouclier fiscal... .  
	 
	Le plus guignolesque dans ce jeu de marionnettes fut lorsque les grévistes 
	publics prétendirent faire grève pour représenter les privés empêchés par 
	leurs mauvais patrons d'arrêter le travail (sic). Il faut reconnaître qu'il 
	est difficile pour des agents publics d'imaginer que les privés sont les 
	seuls créateurs de richesse et que le vrai patron c'est le client, 
	c'est-à-dire souvent eux-mêmes. Le scénario des éboueurs de Marseille est 
	assez drôle : ils ont arrêté leur grève s'apercevant qu'ils travaillaient 
	contre eux-mêmes en ne travaillant pas !  
	 
	Nous passerons sur la non-représentativité des syndicats qui est bien connue 
	et dont nous avons déjà traité. 
	 
	Les ruines  
	Le gouvernement, par la voix de Christine Lagarde, a volé au secours des 
	grévistes en déclarant que les dommages à l'économie étaient finalement 
	négligeables. Ce type de calcul est absolument faux car il n'est pas 
	possible de totaliser toutes les pertes subies par une multitude 
	d'entreprises petites, moyennes et grandes, et s'ajoutant aux destructions 
	visibles. 
	 
	En outre, le dommage principal est l'image détestable que l'étranger a reçue 
	de la France. Une décision de délocalisation se prend à un moment donné et 
	il s'en prend tous les jours. Il est évident que pendant ces événements des 
	décisions ont été prises dont nous ne connaîtrons jamais les effets sur 
	l'emploi. Qui peut mesurer l'étendue de la ruine due au blocage de Marseille 
	?  
	 
	Quant aux dégâts moraux, ils sont inconnus et inchiffrables. Que dire de ces 
	collégiens poussés dans la rue avec l'idée d'y préparer leur avenir (sic), 
	alors que l'opposition manifestait une satisfaction discrète devant la 
	perspective d'accidents irréparables ? 
	 
	Une vérité  
	 
	Dans les cortèges, l'antisarkozisme était visible, s'inscrivant sur des 
	pancartes : le pouvoir actuel fut rendu responsable de tous nos malheurs. Il 
	est difficile de nier que ce n'est pas sans raison : ayant tout centralisé 
	d'une façon inattendue au sommet de l'Etat, le voilà devenu la cible. Mais 
	il y a un paradoxe : si les manifestants l'accusent, c'est à cause de son 
	ultralibéralisme supposé. Or sa véritable responsabilité, c'est bien au 
	contraire de ne pas avoir desserré le carcan socialiste qui étouffe la 
	France depuis si longtemps, alors qu'il a aurait pu et dû le faire dès l'été 
	2007. 
	 
	Le théâtre des marionnettes nous réserve décidément bien des surprises !  
	 
	Michel de Poncins 
	 
	 
	 
	
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