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    29/6/09 | Michel de Poncins | 
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	 Qui nous délivrera de ce nuage de frelons ? Tout récemment, je montrais comment Sarkozy court sans cesse après le 
	socialisme. Cette fois-ci, nous allons parler de Sarkozy galopant derrière 
	la fausse idole du pouvoir écologique. La première impression qui se dégage du discours de Versailles est que 
	rien ne change car tout est pareil, ce qui n'a pas empêché le président de 
	prononcer une parole martiale : « Ce que je vous propose, c'est le mouvement 
	». Oublions quelques phrases idiotes comme : « L'aspiration française à 
	mettre l'économie au service de l'homme », et remarquons respectueusement 
	que de toute façon l'économie est toujours au service de l'homme, la 
	difficulté étant seulement de savoir au service de quels hommes exactement. La meilleure preuve que rien ne change et que tout est pareil est la 
	nomination de 39 ministres ou sous ministres, avec pour certains des 
	fonctions complètement ridicules. Mme Nora Berra est secrétaire d'État aux 
	aînés (et les cadets alors ?). Il existe aussi quelqu’un à l’économie 
	numérique ! L'examen attentif de la liste impressionnante de ces prédateurs de la 
	République fromagère (R.F.) au plus haut niveau montre que dix ministres 
	suffiraient amplement, les autres fonctions n’ayant pas lieu d’être. La course au butin, lors de ce remaniement, s'est déroulée comme 
	d’habitude suivant la meilleure des traditions républicaines. Le sort étant 
	maintenant jeté, s’ouvre à grande allure la course aux parachutes dorés : le 
	droit à vie à un parachute doré forme une partie appréciable de la richesse 
	des prédateurs. Mme Albanel ayant été délogée du ministère de la culture, il 
	lui a été proposé tout aussitôt de prendre la place que son successeur 
	détenait à la villa Médicis à Rome : c’est une position de prince romain 
	qu’elle a refusée, pensant sans doute que cela ne correspondait pas à sa 
	dignité. Remarquons en passant que parmi les 500 palais à vendre d’urgence, 
	la villa Médicis se situe en bonne place ; elle ne sert à rien de réel et a 
	une valeur considérable étant donné sa situation en plein coeur de Rome. Sa 
	vente dégagerait des capitaux et des économies permettant de supprimer un ou 
	plusieurs des impôts qui nous assassinent et nous empêchent précisément de 
	nous cultiver librement, sans devoir passer par un ministère tenu par qui 
	vous savez.  Le président a promis qu’il réduirait le nombre des collectivités 
	locales. Nous savons que c'est une parole tout à fait en l'air car le jeu 
	des intérêts des grands prédateurs qu’abritent ces collectivités est 
	absolument immense et que leur solidarité est une des grandes « valeurs » de 
	la république : il n’y a donc aucune chance que cela bouge de quelque façon 
	que ce soit de ce côté. Simultanément, il était indiqué que la construction de nouvelles prisons 
	serait un impératif du prochain gouvernement : faute de désigner le mal, 
	c'est-à-dire le fait que les prisons sont encombrées par beaucoup 
	d'étrangers, il est proposé comme idéal à la France la construction de 
	nouvelles prisons ! Le « Lider Maximo » a aussi indiqué : « Je ne ferai pas 
	la politique de la rigueur, parce que cette politique a toujours échoué. Je 
	n'augmenterai pas les impôts car cela retarderait longtemps la sortie de 
	crise et parce qu’en augmentant les impôts, au niveau de prélèvements où 
	nous nous trouvons, on ne réduit pas les déficits, on les augmente ». Tout 
	aussitôt il a annoncé un nouvel impôt, à savoir la taxe carbone. Quant à la 
	rigueur, la seule vraiment nécessaire serait la rigueur pour les 
	parlementaires, ministres et présidents, ainsi que pour leurs compagnons de 
	route. Il est évident qu'il n’allait s’encombrer avec des idées aussi 
	iconoclastes. Il n’a pas manqué non plus d’annoncer une politique 
	industrielle : ce n’est pas une nouveauté et c’est l'annonce de nouvelles 
	catastrophes dans l'industrie.  Avec la perspective d'un futur grand emprunt national, il se précipite 
	dans le gouffre sans fond de l’endettement public que Philippe Seguin, le 
	lendemain même, a déploré une nouvelle fois. Pour éviter toute perte de 
	prestige et tout échec, il est clair que, comme tous les emprunts nationaux 
	précédents, ce nouvel emprunt bénéficiera d’avantages très particuliers, 
	ajoutant son poids propre à l’endettement abyssal du pays. Rappelons-nous 
	l'emprunt de Sa Majesté auvergnate qui a ruiné la France à son époque, cette 
	ruine nourrissant encore la ruine actuelle. Ce sera l'occasion de définir 
	des priorités, mais uniquement des priorités publiques, dont l’énoncé fait 
	frémir car ce seront des projets non précis et non contrôlés. Le premier et 
	plus sûr effet sera d’ouvrir la vanne aux dépenses, les batailles étant déjà 
	déclenchées de toutes parts pour s’emparer du gâteau. L’un des effets 
	majeurs de cet emprunt sera d'assécher les possibilités de financement des 
	Français. Il aurait fallu, bien au contraire, inviter les Français à 
	investir au maximum dans les entreprises privées, seules créatrices de 
	richesse alors que l'État n'a jamais créé de richesse véritable. Terminons maintenant par l'écologie, qui est une des pensées majeures du 
	présent règne. Le dénommé Borloo a déjà détérioré d'une façon extrêmement 
	grave l'économie nationale par le déchaînement législatif et fiscal du 
	Grenelle numéro un. Il a reçu une nouvelle promotion et devient tellement 
	encombrant qu’il est permis de se demander ce que fait là, au milieu, le 
	pauvre François Fillon ! Le Grenelle numéro deux est annoncé avec un nouveau 
	déchaînement d’impôts et de réglementations. Qui nous délivrera de ce nuage de frelons qui assombrissent depuis de nombreuses années le paysage français ? Michel de Poncins 
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