Pour se libérer de la dette, la France doit changer
	 
                        
	de personnel politique ! 
	 
	Après des décennies d'un sommeil artificiel entretenu par la propagande 
	étatique, la population commence à prendre conscience de la bombe de 
	l'endettement public. Philippe Herlin vient de publier à ce sujet un dossier 
	dans l'excellent mensuel « Le cri du contribuable », qui comme toujours est 
	fort bien documenté. Le titre : « Et si la France faisait faillite ? » C'est 
	évidemment la question que tout financier sérieux et conscient de ses 
	intérêts doit se poser à travers le monde. Or, je n'hésite pas à affirmer 
	que cet endettement peut être remboursé et voici comment.
	Quel est le montant ? 
	 
	Le dossier précité se réfère à la dette publique de la France qui, selon 
	l'INSEE, est de  
	1 535 milliards d'euros au 31 mars 2010. Mais l'auteur ne manque pas de 
	montrer que l'État dans sa créativité arrive à cacher énormément de dettes « 
	sous le tapis » et s'appuie en particulier sur l'exemple scandaleux de la 
	SNCF. En fait c'est un exemple parmi des centaines d'autres. Il suffit 
	d'évoquer les cautions publiques : une caution publique est une claire 
	invitation à dépenser sans limite en particulier dans l'intérêt des 
	dirigeants de la structure protégée. Il existe une foule d'autres raisons de 
	majorer fortement les chiffres officiels. Aucun « auditeur », même le plus 
	informé, ne pourra jamais mesurer la profondeur de l'endettement public 
	français compte tenu de l'incroyable désordre des comptes étatiques et 
	para-étatiques.  
	 
	Les origines de cette situation tout à fait inacceptable sont connues des 
	économistes. Elles se rattachent toutes au socialisme que nous connaissons 
	depuis plusieurs décennies, que ce soit le socialisme de la fausse droite ou 
	celui de la vraie gauche. Dès lors que les contribuables acceptent 
	d'alimenter la rivière argentée des ressources publiques, il n'est aucune 
	raison de limiter les dépenses, et l'endettement public devient une 
	conséquence inévitable.  
	 
	L'auteur décrit dans le dossier les dix scenarii éventuels d'une faillite et 
	constate que neuf d'entre eux conduisent à une véritable catastrophe 
	nationale et, peut-être, internationale par contagion inévitable.  
	 
	La dernière hypothèse est la plus importante et la seule à prendre en 
	considération, à savoir le remboursement de la dette. C'est là que, 
	contrairement à la propagande officielle, il est bon d'affirmer que 
	l'endettement public peut être remboursé. Il y a, toutefois, des conditions. 
	 
	Les conditions du remboursement 
	 
	La première est la plus difficile et son accomplissement éventuel 
	faciliterait toutes les autres : c'est un changement complet de personnel 
	politique. En effet la totalité du personnel politique est solidairement 
	responsable par son avidité, sa légèreté ou sa lâcheté du flot des déficits 
	publics, avec en conséquence la paupérisation du pays : ce n'est pas avec 
	les pyromanes que l'on peut éteindre l'incendie. 
	 
	Il est frappant de constater, comme déjà antérieurement signalé, que les 
	divers candidats présumés à la future élection présidentielle sont tous 
	favorables dans les faits à la poursuite de l'endettement public, tout en 
	proclamant le contraire. La difficulté de ce changement de classe politique 
	est que, contrairement à beaucoup d'autres pays, la démocratie française est 
	extraordinairement trafiquée au sommet afin de barrer la route à tout 
	intrus, lequel est chassé rapidement sans jugement.  
	 
	La deuxième condition est que, si une nouvelle équipe arrive par chance à 
	prendre le pouvoir, elle ne doit pas se limiter à un plan de rigueur mais « 
	libérer » la France du socialisme dans une totale rupture. Le changement 
	doit réduire non le train de vie de l'État, expression destinée à endormir 
	les citoyens, mais le train de vie personnel des politiques de toutes sortes 
	en commençant par le sommet qui doit être exemplaire. Cette réduction devra 
	être massive, à la différence des gentilles facéties qui sont annoncées à ce 
	titre ces temps-ci.  
	 
	Le déficit public doit être remplacé très rapidement par un excédent public, 
	avec non seulement arrêt de tout nouvel endettement, mais début de 
	remboursement. Les moyens de ce changement de braquet sont connus et la 
	marge de manœuvre, là aussi, malgré la propagande, est immense. La 
	suppression d'un grand nombre d'administrations est nécessaire ainsi que la 
	réduction de l'équipe ministérielle à une quinzaine au maximum. 
	 
	Une troisième condition s'ajoute, à savoir la vente d'une grande quantité de 
	biens de l'État et des collectivités publiques. Comme le fait remarquer à 
	juste titre le dossier en question, ces biens sont considérables. Dans leur 
	évaluation, il ne faut pas oublier les collections étatiques, dont beaucoup 
	dorment dans les caves des musées et parfois sont la proie d'utilisateurs 
	indélicats, comme la Cour des comptes l'a montré. La vente honnête d'une 
	simple partie des biens publics parfaitement inutiles sera très suffisante 
	pour rembourser les dettes avec l'aide de l’excédent annuel.  
	 
	Les objections 
	 
	Quand sera évoquée la vente de bâtiments de prestige ou d'œuvres d'art à des 
	milliardaires étrangers, la presse essayera d'attendrir la population. Il 
	faudra expliquer que la situation est le fruit de 30 ans de socialisme qui 
	plombent l'économie, faisant de la France la risée du monde entier et 
	l'homme malade de l'Europe. Cette vente est aussi la seule façon, en 
	libérant l'économie, de retrouver pour tous le chemin de la richesse. Alors, 
	très vite, les Français pourront s'intéresser eux-mêmes aux œuvres d'art 
	sans la tutelle insupportable d'un ministre de la culture dont le poste 
	comme beaucoup d'autres doit être supprimé. 
	 
	Le nouveau pouvoir ne risque-t-il pas d'être stoppé dans sa volonté par une 
	foule d'obstacles légaux ? Il est certain que le gouvernement « libérateur » 
	devra obtenir les pleins pouvoirs pour une durée suffisamment longue, et la 
	Constitution offre beaucoup des possibilités à cet égard. Au surplus, si 
	dans les deux mois, de grands impôts frappant beaucoup de gens sont 
	supprimés et si des mesures spectaculaires de « libération » sont décidées, 
	le cercle vertueux de la crédibilité sera amorcé.  
	Les perspectives 
	 
	La seule véritable objection est le gel de la prétendue démocratie à la 
	française signalée plus haut. Il est à craindre que le pouvoir « libérateur 
	» ne puisse pas s’instaurer par une évolution naturelle, tant la classe 
	politique est cramponnée à ses privilèges et à sa richesse. Le projet se 
	heurtera au mur d'argent formé par les intérêts solidaires de cette classe : 
	voir la coalition disparate qui s'oppose à tout effort de réduction de la 
	pyramide insolente des collectivités territoriales et de leur 
	enchevêtrement. Il est donc prévisible que cette « libération » ne puisse 
	survenir que dans des convulsions difficiles à imaginer par avance.  
	 
	Mais finalement ces circonstances peuvent être favorables en montrant à tous 
	la nécessité absolue de la rupture et en permettant au nouveau pouvoir, par 
	une communication adaptée, de franchir les obstacles qui seront dressés sur 
	sa route. 
	 
	Michel de Poncins 
	 
	
	 
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