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	 La France est devenue un cimetière 
	industriel ! 
	Le stress au travail est un phénomène relativement ancien qui brusquement 
	surgi à la surface dans un gigantesque tam-tam médiatique. Bien sûr, les 
	suicides à France Telecom ont joué le rôle de détonateur mais pourquoi la 
	presse ne s'en était-elle pas occupée auparavant ? Mystère.  
	 
	Un journal crie dans un grand titre : « Le salaire de la peur ». Il énumère 
	des exemples absolument intolérables, dignes de Kafka, et fruit d'une 
	immersion de deux ans dans des entreprises et à l'hôpital. Si cela dure 
	depuis deux ans, c'est bien que le journal était au courant. Une caissière 
	de supermarché a perdu tous ses cheveux à force de subir des humiliations. 
	Un syndicaliste s'est plaint d'être menacé de mort par son supérieur 
	hiérarchique. Un cadre supérieur d'une entreprise d'import-export songe à se 
	jeter sous le train pour échapper à la pression. Et il précise que « la 
	pression morale est devenue un moyen d'intensifier la productivité et la 
	peur utilisée comme un levier de pression ». 
	 
	A Thalès et à Peugeot il y a eu des suicides. Un professeur à l'université 
	de Montpellier explique que les petits patrons sont aussi touchés : « Le 
	stress, la solitude, la surcharge de travail et l'incertitude que mettent en 
	exergue les psychologues et les médecins du travail sont également le 
	quotidien de nombreux chefs de petites entreprises ». Dès qu'un incident se 
	produit ou un accident, des cellules de soutien psychologique sont mises en 
	place ; cela ne sert évidemment à rien, dès lors que les véritables causes 
	de ce problème, que nous allons évoquer plus loin, continuent à exister. 
	 
	Le summum du problème semble se trouver à France Telecom, bien que certains 
	statisticiens remarquent que le taux de suicide, pour spectaculaire qu'il 
	soit, n'y est pas finalement plus grand qu'ailleurs. 
	 
	Bien entendu, les politiques fraternellement unis comme toujours en 
	profitent pour diffuser leur idéologie coutumière. Le patronat est désigné 
	comme le grand coupable. Dans la foulée, l'économie de marché est accusée de 
	tous les méfaits ainsi que la mondialisation. Egalement, le développement de 
	la planète Internet se trouve en ligne de mire. L'entreprise, seule 
	créatrice de vraie richesse dans l'économie française, est mise en 
	accusation par des gens qui ne savent pas ce qu'est une entreprise et, pire 
	encore, ne veulent pas le savoir. 
	 
	Les représentants qualifiés des patrons, comme le Medef ou d'autres 
	organisations patronales, pourraient hausser le ton et désigner les vrais 
	coupables ; complices objectifs, comme souvent, de toutes les calamités 
	officielles, ils ne le feront pas. 
	 
	Pour les observateurs et les économistes honnêtes il est clair que la 
	responsabilité de tous ces événements retombe entièrement sur les Hommes de 
	l'État.  
	 
	Depuis des décennies, ils infligent cruellement impôts et réglementations à 
	toutes les activités utiles de l'économie pour les étouffer et finalement 
	chasser nombre d'entre elles à l'étranger, ceci à la faveur de la libération 
	nécessaire des marchés. La mondialisation, dans la mesure où elle se réalise 
	sans entrave ce qui n'est pas toujours le cas, est un bienfait pour toutes 
	les nations et tous les habitants. Si elle apparaît insupportable, c'est 
	justement à cause du poids destructeur des Hommes de l'État, pas simplement 
	en France mais dans beaucoup d'autres pays. 
	 
	La catastrophe est aggravée par le développement abusif de la construction 
	européenne ; n'oublions pas, au passage, que ce développement est tout à 
	fait antidémocratique puisqu'il se réalise en contradiction avec l'opinion 
	négative, exprimée ou non, de la majorité des populations européennes. La 
	structure nationale des Hommes de l'État est ainsi coiffée par l'hyperstructure 
	de Bruxelles. Tout ce magma malfaisant fait régner l'incertitude juridique 
	dans tout le continent : cette incertitude juridique est une des grandes 
	causes de la pression sur les entreprises. 
	 
	La France est devenue un cimetière industriel, la plupart de ses grandes 
	industries ayant disparu pour être délocalisées et ces disparitions sont 
	dues exclusivement au même phénomène. Maintenant, ô surprise, on assiste 
	depuis un certain temps à la disparition des grandes activités de services. 
	Faudra-t-il que nous gardions seulement les coiffeurs ? 
	 
	Il s'ajoute un phénomène encore plus grave. Il reste heureusement des 
	activités et même des activités industrielles sur le territoire national. 
	Mais, pour subsister et ne pas être contraints de délocaliser, les patrons 
	et leur entourage sont condamnés nécessairement à augmenter la pression sur 
	leurs salariés : ils leur transmettent en quelque sorte la pression venant 
	des politiques. Et, comme il est dit plus haut, les petits patrons subissent 
	eux-mêmes cette pression intolérable.  
	 
	Sur le plan salarial, le poids de l'Etat se traduit par une quasi stagnation 
	des salaires, les cadres eux-mêmes n'étant pas épargnés ; seuls y échappent 
	les fonctionnaires ou quasi fonctionnaires outrageusement gâtés. Que dire 
	des retraites en déconfiture, les politiques offrant sans vergogne le 
	spectacle de retraites scandaleuses ainsi que de parachutes dorés financés 
	par le contribuable ?  
	 
	Comme dans toute calamité d'origine étatique, les politiques et leur « cour 
	» en tirent prétexte pour renforcer leur emprise. De nombreuses parlottes 
	sont prévues prochainement en particulier avec les syndicats. Bientôt un 
	nuage de lois va surgir avec, qui sait, une sorte de bonne conduite imposée 
	aux hiérarchies avec risque de procès en embuscade. Il en résultera d'autres 
	calamités. 
	 
	Qui nous délivrera de cette situation cauchemardesque ? Qui redonnera aux 
	travailleurs de toutes sortes la joie de travailler dans la paix ?  
	 
	Dieu seul le sait. 
	 
	Michel de Poncins  
	
	
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