L’économie américaine tombe en panne ! 
	 
	Le joli mois de mai n’a pas été riant pour l’économie américaine. La 
	croissance du secteur manufacturier a plus ralenti que prévu : l’indice 
	publié par les directeurs d’achats de l’ISM (Institute for Supply 
	Management) s’élève à 53,5 points seulement. Ce niveau, nettement 
	inférieur aux 60,4 points d’avril, est le plus bas depuis septembre 2009. 
	Les économistes consultés par Reuters prévoyaient une décélération moins 
	rapide : 57,7 points. La création nette d’emploi a été de 54 000 en mai, 
	contre 232 000 en avril, 3 fois moins que prévu par les économistes. Le taux 
	de chômage a grimpé à 9,1% en mai, son plus haut niveau depuis septembre 
	2010. La consommation est en berne (augmentation de la consommation réelle 
	de 0,1% en mars et avril). L’immobilier aussi.
	Le moteur américain de la croissance économique mondiale est en train de 
	tomber en panne. Les colossales mesures de relance budgétaires et monétaires 
	mises en œuvre jusqu’à maintenant n’auront pas réussi à empêcher une rechute 
	de l’économie américaine. Elles l’auront seulement retardée. 
	 
	L’échec de la planche à billets 
	 
	La Réserve fédérale américaine (Fed) n’entend pas engager de nouvelles 
	mesures de relance économique. Le 3 juin, dans une interview au Wall 
	Street Journal, le président de la réserve fédérale de Dallas, Richard 
	Fischer, a déclaré que « la Fed a fait son travail », et que, si des 
	mesures de relance supplémentaires s’avèrent nécessaires, « elles devront 
	venir d’ailleurs ». Cela veut dire qu’il n’y aura pas de « 
	quantitative easing 3 », après le Q2 qui prend fin en ce mois de juin. 
	La relance par la création monétaire à tout va par la banque centrale va 
	prendre fin. L’économie américaine n’aura plus sa drogue. Elle va tomber en 
	catalepsie. 
	 
	Bientôt, un plan d’austérité 
	 
	Il y a quelques jours, l’agence de notation Moody’s a menacé de placer le 
	AAA américain sous surveillance négative. Standard & Poors en avait fait 
	autant en avril. Le 16 mai dernier, l’endettement de l’État fédéral a 
	atteint le plafond de 14 294 milliards de dollars fixé par le Congrès en 
	janvier. La majorité républicaine va obliger le président Obama à œuvre un 
	plan d’austérité qui intensifiera les convulsions de l’économie américaine, 
	contrainte à un cruel sevrage de crédits. 
	 
	Le cœur du réacteur nucléaire prend feu 
	 
	La rechute économique de l’économie américaine, clé de voute de l’économie 
	mondiale, entraînera une rechute de cette dernière. Les pays fortement 
	exportateurs pâtiront du resserrement des débouchés américains. Un moment 
	calmée par les politiques de relance, la crise systémique reprend 
	inexorablement son cours. L’actualité économique des États-Unis va bientôt 
	éclipser celle de la Grèce ou du Portugal : cette fois-ci, c’est le cœur du 
	réacteur nucléaire qui prend feu…  
	Laurent Artur du Plessis 
	 
	 
	 
	 
	
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