Comment Fannie Mae et Freddie 
	Mac, organismes                 
	publics, ont fait exploser la bulle  
	                       
	immobilière américaine ! 
	Les démocrates ont passé des années à faire croire que les prêteurs 
	privés ont créé la bulle de l'immobilier, et que Fannie Mae et Freddie Mac 
	n’ont fait que suivre le mouvement. Cela a toujours été une fiction 
	politiquement commode, et maintenant grâce aux éléments apportés
	par la 
	Securities and Exchange Commission (S.E.C), nous avons une série de 
	preuves montrant comment les géants du crédit hypothécaire ont 
	turbocompressé la crise. (1) 
	 
	L’histoire a été révélée vendredi par la SEC, qui a engagé des poursuites 
	civiles à l’encontre de six anciens dirigeants de Fannie et Freddie. La SEC 
	affirme que les entreprises parapubliques ont abusé les investisseurs parce 
	qu'elles «connaissaient et approuvaient les déclarations trompeuses» 
	à propos de leur exposition aux prêts subprime et qu’elles développaient 
	sciemment cette entreprise. 
	 
	Les dirigeants nient ces accusations, et nous espérons qu’il n’y aura pas 
	d’accord, car leur cas mérite d’être examiné par un tribunal afin que les 
	Américains puissent voir en détail comment Fannie Mae et Freddie Mac étaient 
	au centre de la bulle. Les poursuites elles-mêmes, combinées avec des 
	informations admises comme vraies par Fannie Mae et Freddie Mac dans des 
	accords conclus avec la SEC pour ne pas déférer devant la justice une 
	procédure civile, sont certainement éclairantes. 
	 
	L'histoire qui circule à Washington prétend que le mandat donné à Fannie Mae 
	par le Congrès et consistant à fournir à chacun un 
	logement abordable n'a rien à voir avec elle. Mais les poursuites de la 
	S.E.C. indiquent que Fannie Mae a abaissé ses critères de souscription de 
	prêts afin d'accroître sa part de marché dans les prêts subprime. 
	D’après les documents de la SEC, par exemple en 2006, Fannie Mae a ajusté 
	son système de souscription automatisée «Desktop Underwriter». Fannie 
	l’a fait sciemment dans le cadre de sa stratégie consistant à augmenter les 
	prêts accordés à des gens n’ayant pas de revenus suffisants. 
	 
	La SEC montre également comment Fannie Mae a conduit les prêteurs privés 
	vers le marché des subprimes. En juillet 1999, Fannie Mae et Angelo 
	Mozilo de Countrywide Home Loans (2) sont entrés dans «un accord 
	d'alliance» qui comprenait un programme de documentation réduite appelée 
	le «prêt à Internet», plus tard appelé le «Fast and Easy». 
	Comme le note la SEC, «au milieu des années 2000, d’autres prêteurs 
	hypothécaires semblables ont réduit les documents d’enquêtes de prêts, tels 
	que Mortgage Express et PaperSaver qui ont été refinancés en volumes 
	toujours plus importants par Fannie Mae.» 
	 
	M. Mozilo et Fannie Mae étaient essentiellement des partenaires d'affaires 
	dans le secteur des subprimes. Countrywide trouvait les clients, 
	tandis que Fannie Mae fournissait le capital sur le dos du contribuable. Et 
	le reste de l'industrie a suivi. 
	Comme Fannie Mae élargissait ses rachats de prêt subprime avec les 
	garanties adossées, la SEC allègue que les dirigeants cachaient le risque 
	aux investisseurs. On peut considérer l’attitude de Fannie Mae comme son «initiative 
	la plus importante pour servir des emprunteurs déficients». 
	 
	A la fin de l’année 2006, Fannie Mae détenait 43,3 milliards de dollars de 
	prêts, qui, selon la SEC, avaient un «taux de défaut particulièrement 
	plus élevé» que les prêts subprime eux-mêmes. Le 30 juin 2008, Fannie 
	Mae avait 60 milliards de dollars en prêts Expanded Approval et 41,7 
	milliards de dollars dans un autre programme très risqué «Mon hypothèque 
	communautaire», mais elle n’a déclaré que 8 milliards de dollars de ces 
	prêts à haut risque. 
	 
	La SEC affirme que les dirigeants de Fannie Mae ont également omis de 
	divulguer l'exposition totale de la société aux prêts à risque "Alt-A", 
	parfois appelés «prêts menteurs», qui nécessitent encore moins de 
	documentations que les traditionnels prêts subprimes. Fannie a créé 
	une catégorie spéciale appelée «emprunteur sélectionné» et il leur a 
	donné un code pour les séparer des prêts Alt-A qu’elle avait 
	publiquement divulgués. Le 30 juin 2008, Fannie Mae a déclaré que son 
	exposition aux prêts Alt-A représentait 11% de son portefeuille, 
	quand il était près de 23%, soit une différence de 341 milliards de dollars 
	!  
	 
	Pendant tout ce temps, les dirigeants de Fannie se sont efforcés de calmer 
	les craintes croissantes concernant les subprimes tout en recevant 
	des rapports internes sur l'exposition aux risques de l'entreprise. En 
	février 2007, le directeur des risques financiers, Enrico Dallavecchia, a 
	dit aux investisseurs que l'exposition subprime de Fannie était «immatérielle». 
	Lors d'une audience devant le Congrès en mars 2007, le PDG, Daniel Mudd, a 
	déclaré que «nous voyons cela comme une partie de notre mission et de 
	notre charte de rendre les prêts hypothécaires sûrs et disponibles pour les 
	personnes qui n'ont pas de crédit parfait», ajoutant que l'exposition 
	subprime de Fannie était «relativement minime». Freddie Mac est 
	également incriminée. 
	 
	L’enquête de la SEC devrait embarrasser la commission des finances du 
	Congrès qui a passé dix-huit mois à enquêter et qui a publié, en janvier 
	2011, un rapport qui blanchit Fannie Mae et Freddie Mac. Nancy Pelosi (3) 
	avait créé une commission pour prouver que la crise était de la faute des 
	banquiers privés, et le président de la commission, Phil Angelides, avait 
	écrit ce qu'elle voulait. 
	 
	Loin d'être périphérique à la crise du logement, le procès de la S.E.C. 
	montre que Fannie Mae et Freddie Mac étaient au cœur même de celle-ci. Les 
	prêteurs privés faisaient beaucoup d'erreurs, mais ils n'auraient jamais pu 
	faire autant de mal si les sœurs jumelles parapubliques n’avaient pas fourni 
	des dizaines de milliards de dollars subventionnés par les contribuables 
	pour prêter à des conditions avantageuses à des emprunteurs qui ne pouvaient 
	pas rembourser. 
	 
	Le Congrès a créé les deux géants du crédit hypothécaire pour fournir un «logement 
	abordable», et ni le système financier, ni les contribuables ne seront 
	en sécurité tant que le Congrès n’aura pas réduit le champ d’action des deux 
	jumelles toxiques, et ultimement mis fin à leur existence.  
	Bernard Martoïa  
	(1) J’avais vu juste le 30 août 2008 dans cet article intitulé «La 
	responsabilité de deux administrations démocrates», publié sur mon blog 
	droite-conservatrice, alors que tous les journalistes et politiques français 
	accusaient à tort et à travers le libéralisme, thème qui fut repris à son 
	compte par le président de la République dans son discours de Toulon. Il est 
	tragique que ceux qui se trompent tout le temps en France ne soient pas 
	sanctionnés un jour par les lecteurs ou par les électeurs.  
	 
	(2) «Les Cendres d’Angelo», du 17 août 2009, un autre article intéressant 
	sur mon blog à propos de cet homme d’affaires véreux qui a ruiné le 
	contribuable américain mais qui est protégé par l’establishment.  
	 
	(3) Il ne faut pas oublier que l’ancien speaker démocrate à la Chambre des 
	Représentants est l’élue du cinquième district de Californie, qui est celui 
	de la capitale, Sacramento, où la bulle immobilière a été l’une des plus 
	grosses du pays. Par sa faute et celle de ses amis présidant aux destinées 
	des deux entités parapubliques, des rues entières furent en vente après 
	l’éclatement de la bulle, comme je l’ai appris d’une amie qui vit dans la 
	capitale de la Californie. Relire aussi mon article cocasse » du 29 décembre 
	2008, sous le titre «Des millions de piscines individuelles converties en 
	patinoires par la faute des keynésiens », où je raconte comment de jeunes 
	patineurs utilisent les piscines des maisons abandonnées. On ne soulignera 
	jamais assez le rôle néfaste de l’Etat et de ses épigones, comme la Fed et 
	les sœurs jumelles, qui sont à l’origine de cette bulle immobilière. La 
	S.E.C. vient de le prouver. Le candidat républicain Newt Gingrich, qui est 
	passé très provisoirement en tête dans les sondages, a reçu de la part de 
	Freddie Mac 1,5 million de dollars en tant que «consultant», mais 
	l’intéressé ne se rappelle pas exactement combien il a touché. Ses contrats 
	de consultant s’étalent sur une longue période allant de 1999 à 2007.  
	 
	
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