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	 Le peuple ne dit rien et continue de 
	baisser la tête !  
	Le Figaro : « La justice confirme que l’accusation la plus lourde 
	portée contre la tête de liste PS dans le Val-d’Oise par ses adversaires UMP 
	est fausse. » Ce qui tendrait à valider les autres. 
	 
	Au vu de la difficulté de figurer sur une liste, pour des gens qui n’ont ni 
	casier, ni casserole et qui disposent d’un parcours éducatif exemplaire, je 
	trouve désormais la course aux personnes d’origine étrangère hautement 
	scandaleuse. 
	 
	La segmentation politique bat son plein : mieux vaut donc à présent être 
	estampillé « d’origine étrangère » avec casier et sans diplôme, qu’identifié 
	comme Français sans casier judiciaire et avec diplômes. Je peux d’ailleurs 
	vous dire que nombre de personnes issues de l’immigration ne sont pas 
	considérées comme Françaises par le monde politique et par les médias, qui 
	ne les considèrent que comme « minorités visibles ». Il y aurait, là aussi, 
	matière à réfléchir sur ce que signifie concrètement être ouvert aux autres 
	et les considérer comme des égaux. Ceux qui apparaissent de prime abord 
	comme ouverts sont parfois très loin de l’être. La politique d’égalité des 
	chances telle que nous la voyons se déployer depuis de nombreuses années 
	cache souvent la pire des exclusions. 
	 
	Dans les estampillés « d’origine française », j’inclus évidemment les 
	personnes issues de l’immigration qui se sont parfaitement intégrées. 
	D’ailleurs, le comportement des politiques et des médias à leur égard est 
	assez éloquent : ces personnes ne les intéressent pas. Cela constitue, 
	paradoxalement, la meilleure preuve qu’à leurs yeux, ces personnes sont 
	devenues françaises. Une autre qualité également très prisée dans le monde 
	politique est d’être passé par une association de lutte contre le racisme 
	supposé des Français. 
	Certains parmi vous l’ont déjà évoqué : c’est bien la peur qui guide 
	désormais de nombreux politiques. Ces derniers voient les populations 
	d’origine étrangère comme étant capables de grande violence. Ils pensent 
	donc qu’il leur faut absolument « l’Africain » ou « l’Arabe » qui saura 
	entrer dans « leurs » quartiers et les calmer. Moralité, si les Français 
	souhaitent que les politiques s’intéressent de nouveau aux Français, il faut 
	que ces derniers soient craints ! Elle n’est pas belle, la régression 
	démocratique ? 
	 
	Dans tous les cas, le silence des Français, et le fait qu’ils avalent toutes 
	les couleuvres, joue contre eux et contre la France, donc en définitive 
	contre tout le monde : Français et non Français. Le peuple pense encore être 
	souverain, quand il a déjà perdu une grande partie de sa souveraineté. De 
	quel véritable choix disposent en effet les électeurs ? Quand ils votent, 
	ils le font bien souvent par défaut, ou encore pour faire barrage à ceux 
	qu’ils jugent pires que leurs concurrents. Peut-on raisonnablement appeler 
	cela un choix ? Mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le préciser, ce sont 
	les citoyens qui sont artisans de leur malheur, puisqu’ils ne votent que 
	pour les « vus à la télé », ou « vus dans les magazines people », ou « a ses 
	entrées à Paris ». 
	 
	« Abandonnez ceux qui s’abandonnent eux-mêmes » (Shakespeare). 
	Peut-on sauver un peuple du suicide s’il a décidé de se laisser mourir ? 
	C’est LA question qui se pose. Je n’ai pas la réponse. Il arrive que 
	l’entreprise me paraisse hors de portée. Il y a en effet tellement de forces 
	qui se conjuguent dans le même sens, opposé aux intérêts de la France et des 
	Français. Dans ces conditions, seul le peuple détient les clés de son propre 
	destin. Mais le peuple ne dit rien et continue de baisser la tête. Si Marc 
	Bloch revenait, il décèlerait probablement de nouveau le goût amer de 
	l’étrange défaite. L’histoire ne serait donc qu’un éternel recommencement ? 
	Espérons que cette fois encore, la France en sorte vivante. C’est le 
	véritable enjeu. Pour cette raison, notre devoir est de continuer à 
	travailler au réveil des consciences, avant qu’il ne soit trop tard. Oui, 
	éviter de se rendre complices d’un crime contre l’humanité : la disparition 
	d’une civilisation. 
	 
	Mon billet peut sembler pessimiste. Il ne l’est pas. Il est simplement 
	réaliste. Seule la hauteur du défi peut faire que le peuple français sorte 
	de sa léthargie et s’engage politiquement. Les Français ont souvent montré, 
	et leur histoire le prouve, qu’ils savent être au rendez-vous des grandes 
	causes. C’est donc l’Histoire qui nous dira s’ils ont considéré que leur vie 
	méritait d’être érigée en grande cause. 
	 
	Malika Sorel 
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