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1/11/25 Claude Reichman
     

   Une majorité de droite pour faire reculer l’Etat !

Certains oiseaux sont si petits qu’ils trouvent abri dans une rose. Certain humains sont si stupides qu’ils trouvent refuge à l’Assemblée nationale. La nature est pleine d’inspiration. Pour le meilleur et pour le pire. Le malheur de l’homme vient de la taille de son cerveau. La cavité crânienne est passée de 400 cm3 à 1400 cm3 en moins de deux millions d’années, et le cerveau l’a aussitôt remplie. Depuis il mouline. Il a inventé pléthore de religions, et le moteur à explosion, qui a voué le cheval à des missions décoratrices, après ses cinq mille ans de bons et loyaux services. Et voilà que l’intelligence artificielle va rendre la nôtre inutile. Je résume évidemment.

Heureusement, il nous reste l’attirance des sexes. Rien à faire. Vous mettez des humains tout près les uns des autres, et ils vont rapidement s’accoupler. Le résultat est plutôt positif : huit milliards d’humains sur terre. Il y eut un certain Malthus qui s’inquiéta pour beaucoup moins que cela. Il fut finalement rejeté par la majorité qui préférait s’accoupler que de se restreindre. On a un petit écho de ce débat en France où une majorité politique préfère dépenser plutôt qu’économiser et fait des dettes aussi facilement que des enfants. Tout cela finalement n’a pas grand-chose à voir avec ce que l’homme a fait de meilleur, la civilisation occidentale. Les instincts continuent de régner sur terre. Pour ce qui est des animaux, rien à dire, ils ne sont pas construits pour se civiliser, ils ont seulement des instincts assez modérés qui ne les rendent féroces que si la faim les tenaille. Pour ce qui est des humains, c’est autre chose.

Au fond tout cela nous fait constater que la sagesse n’est pas la qualité dominante de l’homme. Depuis que les Grecs du VIe siècle avant notre ère, en Ionie, aient décidé d’apprendre à raisonner et y soient admirablement parvenus, les progrès ont été minces. La raison de cette défaite de l’intelligence, c’est la passion. Elle est une composante essentielle de l’esprit humain. Essayez de raisonner un homme pris de passion, ou une femme d’ailleurs. Vous n’y parviendrez pas. En ce moment, à l’Assemblée nationale française, il y a une femme blonde qui hurle qu’il faut prendre les économies des gens. Même Cyril Hanouna, qui n’a peur de rien, dit qu’elle lui fait peur. On dirait bien à Hanouna d’user de son charme pour l’apaiser, mais ce serait peine perdue. Et si certains humoristes se pointaient chez elle en criant qu’ils viennent saisir ses économies, ça ne marcherait pas non plus, car, comme tous les gens de gauche, elle a appris à se peindre en victime et hurlerait aussitôt à tous les échos que l’extrême droite l’étrangle. De son métier, cette femme est fonctionnaire territoriale. Il devait y avoir une sacrée ambiance dans les bureaux.

Une société occidentale ne peut fonctionner selon ses propres critères que si elle ne prélève pas plus du tiers des ressources de l’Etat. Au-delà, on donne à n’importe quel groupe les moyens d’influer de façon non démocratique sur la politique globale. Les nazis étaient devenus tout puissants en Allemagne par leurs poids électoral, alors même qu’ils n’avaient recueilli que 33 pour cent des suffrages. Bien que minoritaires en voix, ils avaient prise sur les mécanismes d’un Etat contrôlant 48 % des dépenses publiques. On sait ce qu’ils en ont fait.

En France, les dépenses publiques ont atteint près des deux tiers de la production. La démocratie est donc hors de contrôle. La bataille qui se livre actuellement à l’Assemblée nationale n’a pas pour but de réduire le déficit et la dette, mais de s’assurer le contrôle de l’Etat et donc le pouvoir. Celui-ci ne pourra être digne d’un Etat occidental s’il contrôle autant de richesse publique. Encore faut-il dire, en parlant de richesse, que celle-ci est faite chez nous de plus de déficits que d’avoirs. Mais tant qu’on fait crédit à la France, le gouvernement peut gouverner, fût-ce très mal.

La seule majorité politique possible en France est une alliance entre le RN et ce qui reste du parti gaulliste, LR. En vingt ans, le rapport de forces s’est inversé. Les anciens gaullistes, quand ils étaient les plus nombreux, se refusaient à toute alliance à droite. Ils vont devoir en rabattre s’ils ne veulent pas disparaître. Toute la question actuelle est d’ailleurs dans cette alternative. Une nouvelle majorité de droite ne peut avoir pour programme que de faire reculer l’Etat. Aucun des deux partenaires de cette encore hypothétique alliance n’y est vraiment prêt. Ils vont devoir se faire violence ou se résoudre à un chaos dont nul ne sortira vainqueur.

La seule recette victorieuse ne peut consister qu’en une réflexion vigoureuse sur la société dans laquelle nous voulons vivre. Une société de liberté est sans aucun doute celle que les Français préfèrent. Il va falloir pour cela renoncer à l’Etat providence et se borner à l’Etat charitable, c’est-à-dire à n’aider que les personnes dans le besoin. Mais pour commencer il faut concevoir un dispositif d’aide aux retraités dont les pensions auront diminué en raison de la baisse du nombre de cotisants du système de répartition. Ce secours devra être provisoire, jusqu’à la fin de ce système. La nouvelle retraite sera libre, fournie par des mutuelles ou des assurances, et consolidée par un large accès à la propriété. Au fond, il ne s’agira que de se ranger sous la bannière des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui reste la pierre angulaire de notre Constitution.

Claude Reichman


       

       

             

 

          

          






 

               

 

         

 

 



    

     

                     

 


           

     

         

  


            

           
 


                       












 

             

                


 

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