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	    Le juteux business 
	du réchauffement climatique ! 
	 
	La notion d’un climat statique et immobile est étrangère à 
	l’histoire de la Terre et de toute autre planète entourée d’une enveloppe 
	fluide. Que le monde avancé ait donc pu succomber à l’hystérie à propos de 
	changements de quelques dixièmes d’un degré déviant de la température 
	globale moyenne ne manquera sans doute pas d’étonner les futures 
	générations. Une telle hystérie reflète surtout l’illettrisme scientifique 
	d’une grande partie du public, sa vulnérabilité à la répétition se 
	substituant à la vérité, et l’exploitation de ces faiblesses par les 
	politiciens, les environnementalistes et, après 20 ans de battage 
	médiatique, par bien d’autres groupes d’intérêts. 
	 
	Or, depuis 14 ans, il n’y a pas eu de réchauffement global net 
	statistiquement significatif. Les alarmistes maintiennent que certaines des 
	années les plus chaudes jamais observées ont eu lieu durant la dernière 
	décennie. Étant donné que nous nous trouvons effectivement dans une période 
	relativement chaude, cela ne saurait surprendre. Cela ne permet pas, 
	néanmoins, de tirer des conclusions sur les tendances futures. 
	 
	Par ailleurs, d’autres facteurs exercent un impact beaucoup plus important 
	que le réchauffement planétaire sur toute situation spécifique. Les 
	catastrophes naturelles ont toujours eu lieu et rien ne permet d’affirmer 
	que cela sera plus ou moins souvent le cas à l’avenir. Combattre le 
	réchauffement planétaire avec des gestes symboliques ne va rien changer à 
	cette réalité. L’Histoire nous enseigne plutôt que la prospérité et le 
	développement économique augmentent sensiblement la capacité d’adaptation et 
	de résistance de l’humanité à de telles catastrophes. 
	 
	On peut raisonnablement s’interroger sur les raisons de la préoccupation du 
	public à ce sujet – et en particulier de la montée de l’alarmisme ces 
	dernières années. Or, lorsqu’une question comme le réchauffement planétaire 
	est thématisée si longtemps, il faut s’attendre à ce que de nombreux groupes 
	d’intérêts tentent de l’exploiter. 
	 
	L’intérêt du mouvement environnementaliste à acquérir davantage de pouvoir, 
	d’influence et de donations semble évident. Les politiciens, eux, perçoivent 
	la possibilité d’augmentations d’impôts largement acceptées parce que 
	celles-ci seraient nécessaires pour « sauver » la Terre. Différents États 
	s’efforcent également d’exploiter ce thème dans l’espoir d’en tirer des 
	avantages compétitifs. Cependant, les choses prennent des allures encore 
	plus absurdes. 
	 
	Le cas de l’ancienne entreprise énergétique texane Enron, avant qu’elle ne 
	fasse faillite, est emblématique. Avant de se désintégrer en un feu 
	d’artifice de manipulations comptables peu scrupuleuses, Enron était l’une 
	des lobbyistes les plus actives en faveur de la ratification du protocole de 
	Kyoto. L’entreprise espérait pouvoir ainsi négocier les certificats 
	d’émissions de CO2. Et ce n’était pas un mince espoir. Les certificats 
	pouvaient dépasser un billion de dollars et les commissions représenter 
	plusieurs milliards. 
	 
	Les hedge funds examinent désormais activement les possibilités de 
	participer à ce négoce, tout comme le fit la banque Lehman Brothers, 
	entre-temps défunte elle aussi. Goldman Sachs s’est tout autant engagée en 
	faveur de la limitation légale d’émissions de CO2 par le négoce de 
	certificats ; elle semble bien positionnée pour en bénéficier à hauteur de 
	milliards de dollars. Le célèbre activiste Al Gore lui-même est associé à de 
	telles activités. 
	 
	La vente de certificats est en plein essor ; plusieurs organisations ont 
	commencé à vendre des compensations d’émissions de CO2, tout en 
	reconnaissant parfois sa futilité pour le climat. Le potentiel de corruption 
	est immense. Archer Daniels Midland, la plus grande entreprise 
	d’agrobusiness des USA, s’est par exemple engagée avec succès en faveur des 
	exigences légales d’éthanol pour l’essence. La demande d’éthanol en 
	résultant a contribué à une forte augmentation du prix du maïs, et en 
	conséquence à un accroissement de la misère des consommateurs dans les pays 
	en développement. 
	 
	Avec tous ces enjeux, il est compréhensible que la possibilité que le 
	réchauffement puisse, dans les faits, ne pas être significatif provoque un 
	nouveau sens de l’urgence, voire une panique. Pire encore, la perspective 
	que l’homme n’ait pas d’influence perceptible sur le climat paraît 
	impensable. 
	 
	Pour ceux dont les intérêts sont les plus matériels, la nécessité d’agir 
	sans tarder, avant que le public ne se rende compte de la réalité, est bien 
	réelle. Le gaspillage de ressources pour combattre symboliquement 
	l’évolution d’un climat qui a toujours été en mouvement n’est pas une marque 
	de prudence. La notion que le climat de la Terre ait atteint son niveau de 
	perfection vers le milieu du vingtième siècle n’est pas davantage un signe 
	d’intelligence. 
	 Richard S. Lintzen 
	 
	 
	 
	 
	 
	 
	 
	
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