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    17/4/11 | Claude Reichman | 
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	         Lettre à 
	Monsieur Jean Dionis, député de Lot-et-Garonne Le 17 avril 2011 Monsieur le Député, Votre proposition de loi visant à exonérer de charges sociales l’emploi des travailleurs agricoles permanents pose fort bien le problème, qui d’ailleurs dépasse largement le domaine agricole. C’est en effet l’ensemble des activités françaises qui souffre de charges sociales démesurées, puisqu’elles représentent 65 % de nos dépenses publiques (650 milliards d’euros). Si la croissance française est aujourd’hui en panne, c’est à cause du système social de notre pays. « La France doit avoir le courage de remettre à plat, sans préjugés, le mode de financement de son modèle social », a écrit M. Philippe Varin, président de PSA Peugeot Citroën, dans le quotidien économique Les Echos du 28 janvier 2011. Ce qui prouve que si l’on produit des automobiles ou des garriguettes, on a fondamentalement les mêmes problèmes sociaux ! La solution n’est pas de reporter sur la consommation le poids des charges sociales, car si votre proposition était mise en œuvre, elle susciterait aussitôt des demandes identiques des autres secteurs d’activité. Pour vous donner une idée des montants à transférer au plan national, la seule assurance maladie de la Sécurité sociale rembourse chaque année près de 150 milliards d’euros : un point de TVA représentant 9 milliards d’euros, il faudrait augmenter de 16 points la TVA, la faisant passer à 35 % ! C’est évidemment impensable. La solution, c’est la mise en œuvre des lois qui suppriment le monopole 
	de la sécurité sociale. Ces lois, qui ont transposé les directives 
	européennes 92/49 /CEE et 92/96/CEE, sont en vigueur dans notre pays depuis 
	dix ans et depuis dix ans les gouvernements successifs se refusent à les 
	appliquer. Je lis dans La France Agricole que s’exprimant sur votre 
	proposition de loi, M. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, a déclaré 
	: « Je m’opposerai à toute proposition non compatible avec le droit 
	communautaire. » Qu’il applique donc les directives européennes, et la 
	mise en concurrence de la Sécurité sociale avec les assurances privées, les 
	mutuelles et les institutions de prévoyance fera baisser pour tout le monde 
	le coût de la protection sociale, redonnant ainsi vigueur et flexibilité à 
	notre économie. Bien cordialement Dr Claude Reichman 
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