L'immigration n'est plus un tabou médiatique en France

L'immigration n'est plus un tabou médiatique en France. Il aura fallu deux semaines de violences et de saccages dans les banlieues pour que les médias bien pensants lèvent l'interdit qui pesait sur la simple évocation du problème de l'immigration dans notre pays. L'événement s'est produit au Grand Jury RTL- Le Figaro- LCI le dimanche 13 novembre dernier. L'invité de l'émission, Jean-Marie Le Pen, a pu, sans provoquer la bruyante indignation des journalistes, indiquer qu'il y a 10 millions de musulmans sur le territoire français et que 450 000 étrangers, provenant en grande majorité du Maghreb et d'Afrique, entrent chaque année dans notre pays. Grâce à l'éminent concours des médias officiels, la France a ainsi pu perdre trente ans dans la prise en compte du phénomène migratoire, de ses conséquences sociologiques, économiques et politiques, et des mesures à prendre pour parvenir d'une part à la régulation de ce flux et d'autre part à l'intégration, voire à l'assimilation de ces nouveaux arrivants. On a préféré nier les problèmes plutôt que les poser et pour être encore plus sûr de dissuader quiconque voulait les aborder, on a d'avance discrédité ces tentatives en les couvrant du qualificatif infamant de racistes. Aujourd'hui le problème des banlieues saute à la figure de la France et la laisse dans un état où se mêlent la peur, l'incrédulité et le désarroi. Et ces sentiments sont aussi ceux des politiciens, des journalistes et de tous ceux qui, bien à l'abri dans le douillet confort de leurs fonctions officielles, s'imaginaient que rien ne viendrait jamais perturber leur tranquillité et leur bonheur, puisque par définition, pour eux, un problème dont on ne parle pas est un problème qui n'existe pas !
Eh bien, c'est fait : le problème existe et on en parle ! Et on n'a pas fini d'en parler. Car même si la police nous assure qu'avec 350 voitures brûlées chaque nuit la situation est  "normale", on peut être certain que la moindre étincelle ravivera un incendie dont les braises ne sont nullement refroidies. " Rien ne sera plus comme avant ", écrit fort justement Le Parisien de ce jour, qui évoque " des débats relancés sur le chômage, la formation des jeunes et l'immigration " et note que " les vrais remèdes restent à inventer ". Des débats relancés ? Il n'y en a jamais eu, si ce n'est entre personnes du même avis. Les vrais remèdes ? Nous les proposons depuis des années, avec pour toute réponse la censure médiatique. Mais quelque chose nous dit que celle-ci pourrait bien ne plus durer très longtemps.

Claude Reichman