Retailleau et Lisnard pour la fonction
suprême !
Le milliardaire américain Warren Buffett a une idée pour enrayer la dérive
des dépenses publiques : quand celles-ci dépassent 3 % du Pib, les membres
de la Chambre deviennent inéligibles. C’est le type de mesure qui séduit
quand l’époque est aux dépenses inutiles. On pourra objecter qu’il y a des
circonstances où la situation exige de dépenser plus que la limite
autorisée, qu’il s’agisse d’une guerre ou d’une grave crise économique. Ce à
quoi Buffett répliquerait qu’il peut y avoir des exceptions à sa loi. En
attendant, nous qui avons, en France, dépassé depuis longtemps le plafond de
3 % fixé par la mise en œuvre de l’euro, nous pouvons nous flatter d’avoir
conservé nos élus dépensiers.
Prenons un exemple. Vous êtes amateur de jeu de boules et vous décidez de
créer une amicale sportive pour aider à sa pratique. Les adhérents affluent
et vous êtes bientôt obligé d’envisager l’engagement d’une secrétaire. Mais
les cotisations modérées de votre association ne vous le permettent pas.
Vous vous rabattez alors sur une personne bénévole qui fera très bien
l’affaire. Mais si vous êtes un fonctionnaire amateur de boules et que vous
créez l’amicale bouliste ministérielle, vous obtiendrez sans nul doute de
votre hiérarchie la subvention nécessaire à un emploi de secrétaire, puis
plus tard à un poste de moniteur sportif, puis de trésorier, puis de délégué
à la fédération bouliste, et ainsi de suite.
C’est ainsi qu’augmentent les dépenses publiques. Par prolifération
insensible. Au point qu’il ne viendrait à l’idée de quiconque de les
critiquer. La bonne gestion et la pratique sportive ne sont-elles pas des
comportements vertueux ? Et un beau jour, vous vous retrouvez avec un budget
en déséquilibre au point que vous subissez une crise politique. Heureusement
peu durable, car tout s’oublie vite dans une société où aucun évènement
n’occupe l’attention plus de vingt-quatre heures.
Voilà comment un pays comme la France est parvenu à afficher des dépenses
publiques deux fois plus élevées que les pays qui réussissent. Bien sûr, ce
ne sont pas les boulistes qui nous ont ruinés. Mais tous ceux qui finalement
ne sont pas beaucoup plus sérieux que les amateurs de boules, à ceci près
qu’ils jouent à la politique et que celle-ci coûte toujours cher. Surtout
quand ceux qui la dirigent ne paient jamais rien de leur poche, fût-ce un
taxi.
Ce qui ruine la France, c’est son Etat. C’est celui-ci, dit-on, qui a
construit le pays. C’est en partie vrai, car les souverains successifs de la
Gaule puis de la France n’ont eu de cesse d’agrandir leur domaine aux
dimensions de ses frontières naturelles. Ils y sont d’ailleurs parvenus, à
l’exception de la rive gauche du Rhin. L’histoire de cette conquête était
religieusement enseignée à tous nos écoliers et faisait figure de livre
saint. Aujourd’hui, l’histoire est celle du monde, même si nos écoliers la
vivent comme une bande dessinée.
Mais de quoi peut-on encore féliciter l’Etat aujourd’hui ? Certes pas du
maintien de l’ordre, même s’il fait des efforts désespérés pour y parvenir.
L’adjonction de vingt millions de personnes de sensibilité musulmane rend la
mission impossible dans un contexte de crise économique permanente. Et c’est
à l’Etat qu’il faut en faire le reproche. Il savait parfaitement
qu’adjoindre à la population française une population immigrée en grand
nombre créerait des problèmes insolubles, comme dans toute communauté
humaine. Les hommes préhistoriques tuaient ceux d’un village voisin
rencontrés au coin d’un bois. Il en est encore de même chez certains peuples
primitifs. Alors quand les peuples en jeu sont des millions …
Les Etats-Unis se débattent eux aussi dans cette problématique. Les élites
des côtes est et ouest vivent dans une fiction d’entente générale que les
Américains des régions centrales du pays ne supportent plus. Même si leur
environnement personnel n’est pas aussi diversifié que celui de leurs
compatriotes du bord de mer. Les Américains en sont au point de ne plus
vouloir vivre ensemble et de déménager dans des régions plus favorables à
leurs idées. C’est une situation qui nous guette en France, et qui s’est
déjà réalisée dans certaines banlieues. Faire vivre les hommes ensemble est
la mission la plus difficile qui soit. Il y faut de l’intelligence et de la
culture. Ce qui n’est pas donné à tout gouvernant !
Je n’ai jamais eu le culte de l’homme providentiel. A ceci près que les
sociétés humaines en sont adeptes. Il suffit de voir ceux qui se pressent
autour du président de la République dès qu’il arrive quelque part. Les
visages s’illuminent, presque béats, comme si une apparition divine était
soudain survenue. Et cela alors que jamais un président n’a été aussi
détesté que Macron. Il faut se faire une raison : nous avons besoin d’un
homme fort à la tête du pays. Cela ne signifie pas un dictateur. Mais
simplement quelqu’un qui ait des idées, de la fermeté et du courage. La
compétition est ouverte. La droite est forte de Retailleau et de Lisnard. Ce
sont des candidats valables à la fonction suprême. Ils semblent en outre
disposés à s’entendre. Formons des vœux pour leur réussite !
Claude Reichman
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