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	 Ce que peuvent faire l’Europe et la 
	France face à la crise  
	INTRODUCTION 
	 
	L’Union européenne, forte de 490 millions d’habitants, représente en 2008 
	un produit intérieur brut de 19.000 milliards de dollars, soit 30 % du 
	produit mondial . Elle devance les USA (14.000 milliards) et n’a donc 
	aucune raison de se situer à leur remorque (1). En raison de son poids 
	déterminant, elle doit imposer ses propres règles du jeu sur la scène 
	mondiale.  
	 
	Pour sortir de la crise, il faut donc abandonner les lubies mondialistes 
	et se recentrer sur l’Europe. Nous ne proposons pas mille mesures mais 
	simplement six : Trois qui concernent l’Union européenne et trois autres la 
	France.  
	1-SOLUTIONS EUROPEENNES 
	 
	11-Rétablir une protection communautaire à l’égard des marchandises, des 
	capitaux et des travailleurs immigrés.  
	 
	Le rétablissement d’une protection communautaire est la condition 
	préalable à toute réduction du chômage et de la paupérisation. La 
	globalisation a entraîné une diminution relative de la part des salaires qui 
	a été compensée soit par un surendettement excessif des ménages, soit par 
	des allocations étatiques. Pour rétablir la demande globale sur des bases 
	saines, il faut laisser les salaires augmenter spontanément, en rétablissant 
	la préférence communautaire (2).  
	 
	En ce qui concerne le commerce des biens et services, la pratique des 
	changes flottants rend tout tarif inopérant. La meilleure solution 
	consisterait à équilibrer la balance courante grâce à des accords de 
	clearing négociés annuellement avec chaque grande zone économique. Vous 
	trouverez un exemple concret de tels accords en cliquant ici .
	 Négociés sur une base bilatérale, ils 
	donneraient à l’Union, en raison de son poids économique, une position 
	prédominante lui permettant de privilégier les intérêts exclusifs de ses 
	populations (consommateurs, travailleurs et industriels).  
	 
	S'agissant des capitaux, les délocalisations à l’extérieur de l’Union 
	européenne seraient soumises à autorisation préalable. On devrait notamment 
	limiter les exportations de savoir faire et de technologies sensibles d’une 
	part, et les investissements étrangers prenant le contrôle de filières 
	stratégiques, d’autre part.  
	 
	La compression des salaires a aussi été réalisée au moyen d’une 
	immigration massive dont les coûts induits (sécurité, intégration) ont 
	été mis à la charge des contribuables. La prohibition de l’immigration et 
	le rapatriement des travailleurs étrangers extra communautaires réduiraient 
	le chômage, favoriseraient l’augmentation des salaires et le redémarrage de 
	l’économie. Le retour de ces étrangers dans leurs pays pourrait faire 
	partie des conditions figurant dans les accords de clearing précités.
	 
	 
	Cette protection communautaire devrait aussi nous mettre à l'abri des 
	conflits que la crise risque de provoquer. Rappelons que la dépression 
	des années 30 a débouché sur la guerre et l’holocauste de 38 millions 
	d’Européens (dont notamment 20 millions de Russes, 7 millions d’Allemands et 
	5 millions de Polonais).  
	 
	12-Résoudre la crise bancaire à l’échelon européen  
	 
	Depuis le G20 de Washington, la crise bancaire n’a pas été surmontée et 
	nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux chocs. Certains envisagent la 
	création de « bad banks » qui rachèteraient les actifs toxiques. Sachant que 
	le marché est incapable de fixer un prix pour ces actifs, un tel rachat 
	risque de se réaliser à l’aveuglette au détriment des contribuables. 
	D’autres proposent une nationalisation qui aurait le mérite de la clarté. 
	Dans ce contexte d’incertitudes, la prochaine réunion de G20 de Londres 
	s’annonce d'autant plus mal que la nouvelle direction américaine ne veut pas 
	remettre en cause la globalisation financière (3).  
	 
	Il importe donc d’agir dès à présent dans un cadre européen . Quelle 
	que soit la solution technique retenue, elle devrait imposer aux banques 
	européennes un contrôle public renforcé, la clôture de leurs opérations 
	avec les paradis fiscaux et l’obligation de réguler leurs contrats dérivés 
	par le biais d’une chambre unique de compensation. Il faudrait aussi 
	rétablir la distinction entre banques de dépôts et banques 
	d’investissements afin de préserver la sécurité des déposants. 
	Seules, de telles mesures rétabliraient la confiance du public dans les 
	marchés financiers. 
	 
	13-Lancer des grands travaux : la filière charbon-essence  
	 
	Certains économistes considèrent que les grands travaux lancés par 
	Roosevelt n’ont eu aucun effet sur la reprise. Pourtant, c’est bien la 
	commande publique d’armements qui a fait sortir les USA et l’Allemagne de la 
	Grande Dépression. Il est vrai que dans le contexte actuel, de grands 
	travaux n’auraient qu’un effet limité puisqu’un euro consacré à la 
	construction d’une route serait dépensé de la manière suivante : 30 centimes 
	pour importer des matériels de travaux publics du Japon, 15 centimess pour 
	importer des bitumineux du Moyen Orient, 10 centimes pour des gravillons de 
	Chine et 45 centiess pour payer la main d’oeuvre immigrée. En bref, le 
	contribuable dépenserait 1 euro pour le Roi de Prusse! 
	 
	Dans le cadre de la préférence communautaire, les fournitures et le 
	travail seraient d’origine européenne et de grands investissements 
	pourraient donc jouer un rôle utile pour favoriser la relance. Alors qu’il 
	existe de nombreux besoins, les programmes dorment dans les cartons de 
	Bruxelles depuis la présidence de Jacques Delors en 1993 ! Toutefois, 
	pour éviter le saupoudrage, il serait préférable de se mobiliser sur un 
	seul programme. Compte tenu des pénuries prévisibles de matière 
	premières, l’Europe devrait investir en vue de transformer la houille en 
	essence synthétique. En effet l’Europe, pauvre en pétrole et en gaz, est 
	riche en charbon et en lignite (4). La fabrication d’essence synthétique 
	à partir du charbon et le développement du nucléaire pour la fourniture 
	d'électricité, permettraient à l’Union européenne de regagner son 
	indépendance énergétique. 
	 
	Cette perspective serait renforcée si l’Union s’élargissait vers la 
	Russie et l’Ukraine. La Russie dispose des premières réserves mondiales 
	de gaz et reste un producteur de pétrole important. De plus la fonte du 
	permafrost sibérien grâce au réchauffement pourrait libérer d’immenses 
	ressources agricoles et minières. Dans ce contexte, l'Union européenne 
	élargie redeviendrait la première puissance mondiale et constituerait le 
	nouvel empire du 21e siècle. 
	 
	2-SOLUTIONS FRANCAISES 
	 
	La nouvelle régulation commerciale et financière ainsi que les grands 
	investissements relèvent de la compétence de l’Union européenne. En 
	revanche, la libération des forces du marché reste l’affaire de chaque Etat.
	Dans le cas de la France, nous n’avons rien à retrancher au Rapport sur 
	les freins à la croissance de la Révolution bleue. Bien au contraire, la 
	crise nous conduit à durcir certaines de ses dispositions. 
	 
	21-Augmenter les salaires en abolissant le monopole de la sécurité 
	sociale  
	 
	On peut dès à présent augmenter tous les salaires en abolissant le système 
	prédateur de la sécurité sociale . Pour ce faire, il suffit de reverser 
	aux salariés l’essentiel des cotisations salariales et patronales prélevées 
	au titre de la maladie et de la retraite afin qu’ils puissent s’assurer 
	auprès des compagnies de leur choix.  
	Comme l’indique Claude Reichman, « les Français perçoivent 689 
	milliards d’euros en salaires. Pour la seule assurance maladie on leur en 
	prélève 151 milliards. Les simulations effectuées permettent d’estimer à 113 
	milliards ce qu’ils devraient dépenser pour contracter une assurance maladie 
	auprès d’une société d’assurance, d’une mutuelle ou d’une institution de 
	prévoyance. Autrement dit une assurance maladie privée coûte en moyenne 25 % 
	de moins que celle de la sécurité sociale. Voila un plan de relance de 38 
	milliards qui ne coûte rien au contribuable » 
	 
	22 -Réformer l’assistanat  
	 
	Il est délicat en période de crise de diminuer les allocations servies 
	aux ménages (allocations familiales, indemnités logement, indemnités de 
	chômage, RMI etc.). Pour autant, il ne nous paraît plus possible de 
	maintenir le régime d’assistanat actuel.  
	 
	La solution consisterait à coupler les allocations à une mission 
	d’utilité publique. Sachant que le rapatriement des étrangers extra 
	communautaires risque d’occasionner des troubles à l’ordre public, on 
	pourrait instituer une garde nationale ouverte à tous les chômeurs français. 
	Les citoyens impliqués dans ces fonctions recevraient une rémunération 
	financée par la suppression du RMI et des indemnités de chômage. Ce 
	transfert présenterait deux avantages: d'une part, tout chômeur aurait bien 
	comme aujourd'hui une allocation, d'autre part, nos compatriotes ne 
	resteraient pas oisifs et auraient le sentiment de participer au 
	redressement national.  
	 
	23-Encourager l’investissement privé.  
	 
	Certes, le gouvernement a eu raison de privilégier l’investissement au 
	détriment de la consommation dans son plan de relance : on ne peut pas 
	s’endetter pour financer des dépenses courantes, comme le demandent le parti 
	socialiste et les syndicats. Cela étant, le contenu des investissements, à 
	l’exception des infrastructures nucléaires, ne paraît pas pertinent. Ici 
	encore, laissons la parole à Claude Reichman : ” La France n’a aucun 
	besoin d’investissements dans ses infrastructures, qui sont excellentes. 
	Il s’agirait de ce que les économistes appellent une mauvaise allocation des 
	ressources et que les gens sensés rejettent comme des dépenses inutiles qui 
	les empêcheront de faire celles dont ils ont vraiment besoin. Quant aux 
	dépenses de recherche et de formation, elles ne sont, dans les structures 
	actuelles, qu’argent dilapidé.”  
	 
	L’Etat devrait donc se limiter à favoriser la relance de l’investissement 
	privé en adoptant les mesures déjà énoncées par notre rapport sur les freins 
	à la croissance : réduction de l’impôt sur les sociétés de 30 % à 20 %; 
	suppression de l’ISF et d’une manière générale de toute la fiscalité sur 
	l’épargne; privatisation d es hôpitaux, des universités et des HLM ; 
	suppression des réglementations obsolètes qui découragent les investisseurs 
	ou les écartent de marchés protégés au profit de corporations déjà 
	installées.  
	CONCLUSION 
	 
	Dans le climat politique actuel, ces solutions peuvent paraître 
	utopiques. Il est en effet difficile de demander à des pyromanes d’éteindre 
	l’incendie qu’ils ont allumé. Alors que le système économique international 
	s'effondre, nos élites mondialisées versent de l’argent public dans un puits 
	sans fond. Elles ne savent plus comment sortir de la crise.  
	 
	Tout espoir n’est pourtant pas perdu. Lorsque l'Europe comptera 40 
	millions de chômeurs, nos dirigeants seront obligés d'adopter nos 
	propositions !  
	 
	Je vous demande donc de les diffuser le plus largement possible. Des 
	solutions existent. Les citoyens doivent exiger leur application.  
	Gérard Pince 
	 
	Notes: 
	 
	1- Se reporter aux statistiques du Fonds monétaire international :
	www.imf.org   
	2- Toute société vivante a besoin de se protéger des agressions 
	extérieures par une membrane. De même une société et un marché libre doivent 
	se protéger des éléments toxiques. Il ne s’agit pas seulement des produits 
	financiers toxiques. Il s’agit aussi des aliments frelatés, des produits 
	dangereux et des marchandises fabriquées par des esclaves. Il s’agit surtout 
	des religions, des coutumes et des mœurs toxiques qui véhiculent 
	l’obscurantisme et ruinent de l’intérieur les forces d’une société libre. Il 
	s’agit enfin de réhabiliter la notion essentielle de limite que le choc des 
	orthodoxies fait trop souvent oublier. Tout le monde reconnaît que la 
	chaleur est bienfaisante. A partir d’un certain degré, elle peut aussi 
	devenir intolérable. De même, le libre échange est fécond mais son abus, 
	dans le cas présent, génère des troubles graves. Assurément le 
	protectionnisme est mauvais, mais tout comme l’arsenic, une dose limitée 
	peut contribuer à la guérison. Depuis Davos, les responsables de la faillite 
	clament à l’unisson leur opposition au protectionnisme. Autant que je sache, 
	ce n’est pourtant pas le protectionnisme qui est à l’origine de la crise 
	actuelle. On prétend qu’il aurait aggravé celle de 1929. On oublie que c’est 
	l’économie de guerre, et donc une économie fortement protégée, qui a fait 
	sortir l’Allemagne et les USA de la grande dépression.  
	 
	3- Obama a été inventé, financé, propulsé par l’élite responsable de la 
	faillite actuelle. Il s’agissait de tout changer pour que rien ne change. 
	Tout changer, c’était porter un noir à la présidence. Ne rien changer, 
	c’était s’assurer qu’il se contenterait de rafistoler le système au prix 
	d’un endettement massif à la charge des contribuables. Il faut donc se 
	distancier par rapport à cette politique ruineuse qui risque d’entraîner 
	tous les Etats dans une crise de la dette.  
	 
	4-Les réserves de charbon représentent 165 ans d’exploitation (contre 44 
	pour le pétrole et 65 environ pour le gaz). En dépit du réchauffement 
	climatique, on assiste à une forte croissance de l’exploitation charbonnière 
	puisque la consommation devrait passer de 123 quadrillion de BTU (British 
	thermal units) en 2005 à 202 quadrillions en 2030.  
  
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