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	 Jean-Michel Aphatie : « Nous sommes à la 
	veille d’un grand chambardement financier de l'Etat. 
	»  
	Ce que le journaliste Jean-Michel Aphatie ne peut dire à l’antenne de 
	RTL (où il réalise l’interview politique du matin, chaque jour à 7 h 50), il 
	l’écrit sur son blog (https://blogs.rtl.fr/aphatie/). Le 30 octobre 2007, il 
	a ainsi évoqué la grave crise des finances publiques françaises, dont les 
	conséquences vont être très douloureuses pour nos compatriotes et qui 
	risque, si elle n’est pas maîtrisée par le gouvernement, d’entraîner l’euro 
	dans sa chute. On peut lire également à ce sujet notre article du 29 octobre 
	2007 : « Attachez vos ceintures ! »  
	 
	Problème. La difficulté est sans doute ailleurs. Je 
	l'écris souvent ici, et certains se fatigueraient même de le lire selon 
	leurs messages, nous sommes à la veille d'un grand chambardement financier 
	de l'État. Les autorités françaises ont pris l'engagement auprès des autres 
	membres de la zone euro de parvenir à l'équilibre budgétaire au plus tard en 
	2012. Ceci veut dire que dans un délai très court, l'État français devra 
	amputer ses dépenses de quarante milliards d'euros, somme considérable, 
	qu'il faut rapporter pour l'évaluer au niveau de dépenses général, 270 
	milliards, soit environ 15%. Cette diminution devra s'effectuer sans le 
	secours d'un supplément de croissance que seuls les plus crédules d'entre 
	nous, et qui paraissent tous siéger au gouvernement, attendent encore. C'est 
	dire si, sauf à renier nos engagements, ce qui serait une autre histoire, la 
	purge sera profonde. 
	C'est sur ce fond là, de sacrifices imminents et douloureux, très 
	douloureux, une douleur à la hauteur de trente années de gabegie, avivée 
	encore par le sentiment d'irresponsabilité dans ce gaspillage, que 
	l'augmentation de salaire du président de la République peut apparaître 
	impudente. Mais la contester en elle même ne paraît ni réaliste ni 
	souhaitable. 
	 
	Pour rire. Imaginons, après tout, nous sommes la France, 
	n'est-ce pas ?, que nous ne tenions pas notre engagement public et réitéré 
	d'être à l'équilibre budgétaire en 2012. Aux Luxembourgeois, aux Espagnols 
	et aux Allemands nous disons le fameux mot de Cambronne, et si vous n'êtes 
	pas contents, c'est pareil. Que se passerait-il ? 
	Croit-on que nos "amis allemands" avec qui nous sommes amis laisseraient 
	passer le coup sans moufter? Et s'ils mouftent, que 
	pourraient provoquer des propos de colère sur la scène financière ? Tout à 
	coup, un manque de confiance dans un euro transnational exprimant des 
	économies nationales divergentes ? Un manque de confiance dans une monnaie 
	qui verrait ses principaux partenaires s'engager dans la colère et les 
	reproches ? Alors, tout à coup, sur fond de crise politique, une spéculation 
	contre l'euro, des sommes faramineuses vendues sur les marchés monétaires, 
	une dégringolade de l'euro, l'euro faible tiens tout à coup, on comprendrait 
	la douleur, et le risque d'une vertigineuse descente dans les enfers de la 
	crise monétaire. 
	On ne joue pas avec la monnaie. D'autres pays, à d'autres époques, mais 
	aussi à des époques très récentes, ont cruellement expérimenté la vérité de 
	cette maxime. Les engagements pris et attendus devront être respectés. Il 
	n'existe pas d'échappatoire. La parole donnée doit être tenue. La parole 
	donnée fera mal. Et personne, personne, voilà la vraie faiblesse des élites 
	françaises, ne prépare l'opinion publique à ce qui, inéluctablement, 
	surviendra en France. 
	 
	
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