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	 Le tabou de Jean-Michel Aphatie 
	 
	L’éditorialiste de RTL, Jean-Michel Aphatie, poursuit sur son blog 
	https://blogs.rtl.fr/aphatie/), mais pas à l’antenne, ses réflexions souvent 
	fort pertinentes sur la situation très dégradée de notre pays et sur les 
	moyens d’y remédier. A la date du 20 décembre 2007, il propose un plan 
	d’assainissement des finances publiques qui n’a qu’un seul mais grave 
	défaut. Le journaliste pense que l’allègement de la charge fiscale peut 
	rendre leur compétitivité à nos entreprises et leur permettre de créer des 
	emplois « dont les cotisations sociales remettront à flot les mécanismes 
	sociaux de solidarité ». En réalité, bien plus que la fiscalité, ce sont les 
	charges sociales qui étouffent les entreprises et l’activité économique de 
	notre pays. L’objectif à poursuivre ne consiste donc pas à tout faire pour 
	continuer à entretenir « les mécanismes sociaux de solidarité », mais au 
	contraire à les ramener à leur seule raison d’être, l’assistance aux plus 
	démunis, et à confier le reste de la protection sociale aux mécanismes 
	d’assurance dans un cadre concurrentiel. De sa sensibilité socialiste 
	initiale, Jean-Michel Apathie a conservé une sorte de respect irrationnel 
	envers la Sécurité sociale, un tabou qu’il ne parvient pas à transgresser. 
	S’il y parvient, sa pensée trouvera enfin ce qui lui manque : une véritable 
	cohérence.  
	Claude Reichman 
	 
	 
	20 décembre 2007 Le blog de Jean-Michel Aphatie  
	 
	Presse. Ca va mal, amis et camarades, dans le monde du journalisme. 
	Le Monde, endetté jusqu'au coup, n'a plus de tête, sa direction venant de 
	démissionner. Le Figaro perd des euros par millions. L'hypothèse d'un plan 
	social prend de plus en plus de consistance. Radio France, dont les 
	journalistes s'enorgueillissent de vivre sans publicité, c'est-à-dire avec 
	beaucoup plus d'élégance que ces marchands de soupe des radios privées, ne 
	parvient plus à faire ses fins de mois et demande donc aux pouvoirs publics, 
	qui ne peuvent plus augmenter la redevance car la pression fiscale dans tant 
	de domaines paraît déjà au maximum, de débloquer des 
	espaces publicitaires supplémentaires. Cette crise de la presse, trop 
	rapidement exposée, représente une illustration supplémentaire de la 
	profonde crise économique que traverse la France, qui nourrit dans un 
	prolongement direct une très grave crise de confiance. Quand donc 
	comprendra-t-on que sans un effort expliqué d'abord, partagé ensuite, 
	programmé et maîtrisé, qui partira de l'assainissement de finances publiques 
	dont le déficit chronique nous asphyxie, se poursuivra par un allégement de 
	la charge fiscale susceptible de refabriquer de la compétitivité pour les 
	entreprises, lesquelles créeront à nouveau des emplois dont les cotisations 
	sociales remettront à flot les mécanismes sociaux de solidarité, sans cet 
	effort là, rien de durable ne sera construit ? En attendant, le gouvernement 
	bricole. Exonération des heures supplémentaires que l'on ne peut appliquer 
	qu'au terme d'une circulaire de vingt-cinq pages, monétisation des RTT avec 
	des bonus de pourcentages tellement variables que le gouvernement dépose des 
	sous-amendements à l'Assemblée pour tenter d'harmoniser ce qui peut l'être 
	sans être certain d'y parvenir tout à fait, déblocage prématurée de la 
	participation ce qui lui fait perdre sa raison d'être, bref ce n'est pas 
	cette usine à gaz avec tuyaux et ramifications qui nous sauvera du péril. 
	Xavier Bertrand, souple comme toujours au micro de RTL, en est un ingénieur 
	certes doué d'un certain talent. Il n'empêche que les artifices ne dureront 
	que le temps que durent les roses, c'est-à-dire pas très longtemps.  
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