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    27/11/07 | 
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	 Jean-Michel Aphatie très en colère :  Décidément, la vie d’intervieweur des personnalités du système n’est 
	pas rose tous les jours. Jean-Michel Aphatie, qui réalise l’entretien du 
	matin à 7 h 50 sur RTL, vient d’en faire la désagréable expérience avec le 
	comportement de Bernard Kouchner qui, non content de s’être imposé au 
	détriment d’un autre invité, est parti sans dire au revoir. C’est juré, 
	Aphatie ne l’invitera plus. Au moins jusqu’à la semaine prochaine ! Ce matin, les questions n'ont pas plu à Bernard Kouchner (26 novembre 2007). Paix. Demain, à Annapolis, ville américaine du Maryland, les dirigeants israéliens et palestiniens tenteront de renouer un dialogue susceptible de les amener sur les chemins de la paix. Ehud Olmert, chef du gouvernement d'Israël, et Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, dialogueront sous la protection de l'État américain, dont l'actuelle administration a paru longtemps peu concernée par la recherche d'une solution au Proche-Orient, et en présence de nombreux pays, parmi lesquels tous ceux du Moyen-Orient à l'exception de l'Iran, sans oublier les représentants de quelques nations de la "vieille" Europe, la France notamment. Invité. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a 
	souhaité évoquer l'événement. Il a pris contact avec RTL hier après-midi. Un 
	autre invité était programmé à cette heure là pour la matinale de ce lundi, 
	mais la circonstance nous a paru suffisamment forte pour modifier notre 
	dispositif à l'antenne. C'est ainsi que Bernard Kouchner, invité de RTL à 
	7h50, a pu dire quels espoirs il plaçait dans cette réunion d'Annapolis. 
	Aucun des problèmes qui divisent Israéliens et Palestiniens depuis des 
	décennies ne trouveront de solution en vingt-quatre heures. En revanche, la 
	reprise solennelle du dialogue entre les deux autorités politiques peut 
	constituer l'indispensable premier pas dans la quête difficile et complexe 
	de la coexistence entre deux peuples installés sur la même terre par les 
	malignités de l'Histoire. Russie. La présence du ministre des Affaires étrangères au micro 
	de RTL, ce matin, imposait l'évocation de la situation russe, où Vladimir 
	Poutine, à huit jours d'élections législatives qu'il devrait remporter haut 
	la main, a fait enfermer ses principaux opposants. Gary Kasparov, notamment, 
	a écopé de cinq jours de prison, une "punition", a expliqué une magistrate 
	blonde assez glaçante, que l'on voyait lire un papier avec application, hier 
	soir, dans les journaux télévisés. Avant même Annapolis, j'ai décidé de 
	commencer notre entretien par là. Bernard Kouchner avait-il anticipé 
	l'interrogation? En tout cas, ses réponses ont été un peu laborieuses. Bien 
	sûr, a-t-il dit, des explications doivent être demandées aux autorités 
	russes. Les scènes d'arrestation des opposants ne donnent pas une bonne 
	image du pays. Peut-on dire de la Russie qu'elle est devenue une dictature ? 
	Oh non, s'est récrié le ministre des Affaires étrangères. "Non, a-t-il 
	repris, l'élection se fait. Il y a des partis d'opposition malmenés, c'est 
	vrai, mais n'oublions pas d'où vient la Russie. La Russie il y a vingt ans 
	était dans une situation de dictature vraie." Évidemment, la phrase est 
	un peu courte. Mais il y a longtemps qu'avec la Russie, la France refuse 
	d'appeler un chat un chat. La complaisance de Jacques Chirac avec Vladimir 
	Poutine a souvent été critiquée, non seulement en France, mais aussi dans 
	les capitales européennes. Dans ce domaine, la rupture diplomatique est 
	encore à venir. Réponses. Bernard Kouchner n'a pas aimé les questions sur le 
	sujet. "Petit bout de la lorgnette", a-t-il dit au micro. Le 
	problème, a-t-il ajouté, c'est la Birmanie, pas la Chine, une manière de 
	renvoyer le questionneur à son ignorance des problèmes du monde. L'interview 
	s'est terminée sur cette tonalité et ceci a désappointé le ministre des 
	Affaires étrangères. "Et le Liban ? ", s'est-il exclamé en comprenant 
	que le temps d'antenne était terminé. "Je reviens du Liban, je pensais 
	que nous allions en parler", a-t-il poursuivi en contenant sa colère. 
	J'ai répondu que nous ne pouvions pas parler de tout, sans préciser que 
	puisqu'il fallait choisir entre les misères du monde, il appartenait à 
	l'interviewer de faire les choix, et non à son invité. Bernard Kouchner 
	s'est levé, jugeant à haute voix que les questions sur la Russie avaient été 
	inutiles et encombrantes. J'ai répliqué que si François Hollande, chef de 
	l'opposition, était mis en prison durant cinq jours, nous en parlerions 
	sûrement un bon moment. Ceci n'a pas déridé le ministre. Il a pris son 
	manteau sur le fauteuil où il l'avait posé, à l'extérieur du studio, puis 
	est parti, s'abstenant de saluer les personnes présentes, appelé par ses 
	fonctions à des tâches qu'il estime visiblement moins médiocre que les 
	questions auxquelles il a été confronté ce matin.  
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